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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LES CRITÈRES : 2° L'IDÉE 1 0 5<br />

mon idée de triangle représ<strong>en</strong>te un type universel, immatériel,<br />

purem<strong>en</strong>t possible, faisant abstraction de tout<br />

temps et de tout lieu précis, éternellem<strong>en</strong>t nécessaire,<br />

et conçu dans son idéale perfection que je ne trouve<br />

pleinem<strong>en</strong>t réalisée dans aucune image. Enfin mon idée<br />

peut être très claire et correspondre à une image confuse,<br />

ou réciproquem<strong>en</strong>t. Ainsi, par exemple, on trace<br />

ou l'on imagine bi<strong>en</strong> difficilem<strong>en</strong>t un myriagone avec<br />

ses dix mille côtés, tandis qu'on <strong>en</strong> conçoit fort aisém<strong>en</strong>t<br />

une idée claire et nette 1 .<br />

Mais de tous ces caractères nettem<strong>en</strong>t opposés, un<br />

seul suffira ici à attirer notre att<strong>en</strong>tion, car il est le<br />

principal et la source de tous les autres, comme il serait<br />

aisé de le montrer : c'est le caractère universel de<br />

l'idée, opposé au caractère singulier de l'image 2 . Aussi<br />

a-t-on fort justem<strong>en</strong>t appelé le problème des idées,<br />

celui des universaux.<br />

L'idée n'étant pas l'image, il ne suffit pas d'avoir<br />

analysé l'origine de l'image, il faut <strong>en</strong>core analyser<br />

celle de l'idée, et pour cela recourons <strong>en</strong>core à l'observation<br />

des faits.<br />

Après avoir vu sur le tableau noir certain triangle,<br />

que nous supposerons, si l'on veut, à côtés égaux,<br />

ABC, l'intellect, faisant abstraction de son exist<strong>en</strong>ce<br />

1. M. Taine <strong>en</strong> fait l'aveu : « impossible, dit-il, d'imaginer un myriagone,<br />

même coloré et particulier, à plus forte raison général et<br />

abstrait. Si lucide et si compréh<strong>en</strong>sive que soit la vue intérieure,<br />

après cinq ou six, vingt ou tr<strong>en</strong>te lignes, tirées à grand'peine, l'image<br />

se brouille et s'efface ; et cep<strong>en</strong>dant ma conception du myriagone n'a<br />

ri<strong>en</strong> de brouillé ni d'effacé ; ce que je conçois n'est donc pas un myriagone<br />

comme celui-ci, incomplet et tombant <strong>en</strong> ruines, c'est un myriagone<br />

achevé et dont toutes les parties subsist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble. J'imagine<br />

très mal le premier et je conçois très bi<strong>en</strong> le second. Ce que je conçois<br />

est donc autre que ce que j'imagine, et ma conception n'est pas la<br />

figure vacillante qui l'accompagne. » De l'Intellig<strong>en</strong>ce, I, p. 27 et 28.<br />

2. « Differt s<strong>en</strong>sus ab intellectu, quia intellectus est universalium,<br />

quæ sunt ubique et semper, s<strong>en</strong>sus autem singularium. » S. <strong>Thomas</strong>,<br />

De s<strong>en</strong>su et s<strong>en</strong>sato, lec. 1.<br />

Problème<br />

des universaux.

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