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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LES CRITÈRES : 2° L'IDÉE 123<br />

m<strong>en</strong>t contredite par l'expéri<strong>en</strong>ce. Si nous pouvions voir<br />

tout <strong>en</strong> Dieu, il serait bi<strong>en</strong> inutile de recourir à des<br />

observations multiples de la nature, comme nous le<br />

faisons, pour connaître la vérité. Il nous suffirait de<br />

nous livrer à la contemplation intérieure de la lumière<br />

divine pour tout découvrir, tout compr<strong>en</strong>dre, et édifier<br />

toutes les sci<strong>en</strong>ces.<br />

Le réalisme outré des ontologistes ou des Platonici<strong>en</strong>s<br />

est donc faux. L'universel n'existe comme tel,<br />

formellem<strong>en</strong>t, ni <strong>en</strong> lui-même, ni dans les individus,<br />

ni <strong>en</strong> Dieu ; mais il vi<strong>en</strong>t de Dieu, source première de<br />

toute vérité, et il se révèle à nous à travers la transpar<strong>en</strong>ce<br />

des êtres de la nature, qui <strong>en</strong> sont autant d'expressions<br />

fidèles et variées, les mieux appropriées à notre humaine<br />

nature. En ce bas monde, nous ne voyons la Vérité<br />

que dans le miroir de la création, par le reflet plus ou<br />

moins voilé des créatures, « per speculum et in ænigmate<br />

» comme dit S. Paul 1 . Il nous suffit de savoir<br />

que cette lumière vi<strong>en</strong>t de Dieu ; or c'est ce reflet luimême<br />

qui nous révèle l'exist<strong>en</strong>ce du foyer invisible de<br />

toute vérité, et qui nous élève jusqu'à Lui.<br />

Telle est la lumineuse théorie que résume admirablem<strong>en</strong>t<br />

S. <strong>Thomas</strong>, lorsqu'il nous dit que notre sci<strong>en</strong>ce<br />

est une empreinte dans nos esprits des choses créées,<br />

comme les choses créées sont elles-mêmes une empreinte<br />

visible de la sci<strong>en</strong>ce invisible de Dieu : « Sicut sci<strong>en</strong>tia<br />

in nobis est sigillatio rerum in animabus nostris, ita e<br />

converso formæ (rerum) non sunt nisi quædam sigillatio<br />

divinæ sci<strong>en</strong>tiæ in rebus. 2 » L'objectivité de la sci<strong>en</strong>ce<br />

humaine ne pouvait être plus solidem<strong>en</strong>t assise, ni plus<br />

lumineusem<strong>en</strong>t expliquée.<br />

*<br />

* *<br />

1. 1 Cor., 13, 12.<br />

2. S. <strong>Thomas</strong>, QQ, disp. de Sci<strong>en</strong>tia Dei, art. 1.<br />

La vérité<br />

vi<strong>en</strong>t de<br />

Dieu.

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