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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LE DOUTE MÉTHODIQUE POUR L'EMPLOI <strong>DE</strong>S CRITÈRES 343<br />

m<strong>en</strong>t acceptées pour des dogmes, et l'on ferait ainsi ce<br />

travail de discernem<strong>en</strong>t qui s'impose à tout esprit réfléchi,<br />

désireux d'asseoir solidem<strong>en</strong>t toutes ses convictions.<br />

Le premier résultat de cet exam<strong>en</strong> psychologique serait<br />

de constater que bon nombre de nos certitudes,<br />

telles que l'exist<strong>en</strong>ce du monde ou de nous-mêmes,<br />

ont été acquises, non par la prop<strong>en</strong>sion aveugle de notre<br />

m<strong>en</strong>talité, mais par l'intuition même des objets correspondants,<br />

et proportionnellem<strong>en</strong>t au degré d'évid<strong>en</strong>ce<br />

de ces objets, qui peuv<strong>en</strong>t être plus ou moins manifestés.<br />

Impossible de douter de ce qui a paru avec évid<strong>en</strong>ce,<br />

tandis que nous pouvons douter de tout le<br />

reste. L'évid<strong>en</strong>ce objective est donc bi<strong>en</strong> pour nous le<br />

critère de nos certitudes. Le premier principe de la<br />

connaissance serait ainsi découvert, <strong>en</strong> même temps que<br />

compris et justifié.<br />

Cette marche de l'esprit, dans la vérification de nos<br />

connaissances spontanées ou vulgaires, n'a ri<strong>en</strong> de contradictoire.<br />

Ce qui serait contradictoire, ce serait d'admettre<br />

l'évid<strong>en</strong>ce, après l'avoir niée ou mise <strong>en</strong> doute<br />

positif, et s'être ainsi volontairem<strong>en</strong>t « coupé les jambes<br />

pour mieux marcher ». Mais ce n'est pas de cette manière<br />

que nous avons procédé. Nous avons reconnu l'évid<strong>en</strong>ce,<br />

dès son premier exam<strong>en</strong>, et pour procéder à cet<br />

exam<strong>en</strong> réfléchi, nous avons fait seulem<strong>en</strong>t abstraction<br />

de toutes nos certitudes spontanées, sans vouloir pr<strong>en</strong>dre<br />

parti, ni pour ni contre, pour qu'elles n'influ<strong>en</strong>t, ni<br />

dans un s<strong>en</strong>s ni dans un autre, sur notre loyal exam<strong>en</strong>.<br />

On nous demandera peut-être si cette abstraction<br />

mérite bi<strong>en</strong> le nom de doute. N'est-elle pas plutôt une<br />

simple abst<strong>en</strong>tion de tout parti pris, pour r<strong>en</strong>dre notre<br />

exam<strong>en</strong> absolum<strong>en</strong>t impartial ? Mais cette question de<br />

mots nous touche fort peu, si l'idée qu'ils exprim<strong>en</strong>t<br />

est juste. Toutefois, si une telle abst<strong>en</strong>tion n'est pas un<br />

Ri<strong>en</strong> de<br />

contradictoire.

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