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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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388 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

rait autant de force et de prestige que la sci<strong>en</strong>ce ellemême,<br />

et son scandale continuerait à troubler les consci<strong>en</strong>ces.<br />

Ce n'est donc là qu'une solution purem<strong>en</strong>t<br />

verbale, puisque les appar<strong>en</strong>ces de la sci<strong>en</strong>ce et les<br />

prét<strong>en</strong>dues réalités de la foi continuerai<strong>en</strong>t à s'opposer<br />

et à se combattre.<br />

Le problème actuel de l'accord de la sci<strong>en</strong>ce et de la<br />

foi consiste précisém<strong>en</strong>t à dissiper ces antinomies appar<strong>en</strong>tes<br />

<strong>en</strong>tre les données de nos dogmes et celles des<br />

sci<strong>en</strong>ces modernes. Il s'agit de résoudre les problèmes<br />

philosophiques, sci<strong>en</strong>tifiques et historiques de la religion,<br />

et non de les nier. Et si toutes les solutions ne<br />

sont pas <strong>en</strong>core trouvées, de les rechercher avec pleine<br />

confiance que leur découverte sera le résultat naturel<br />

du progrès 1 . Le système qui divise l'esprit humain <strong>en</strong><br />

deux compartim<strong>en</strong>ts séparés par une cloison étanche<br />

serait contre nature, car les vérités ne peuv<strong>en</strong>t s'opposer<br />

aux vérités. L'accepter ou s'y résigner risque trop<br />

de faire suspecter notre logique, et peut-être la sincérité<br />

de notre foi.<br />

Cet accord purem<strong>en</strong>t verbal ne reposerait d'ailleurs<br />

que sur une fausse notion de la sci<strong>en</strong>ce et de la foi,<br />

dont les deux domaines respectifs ne sont nullem<strong>en</strong>t<br />

opposés comme le monde des appar<strong>en</strong>ces et celui de la<br />

réalité. N'est-ce pas un paradoxe d'affirmer que les<br />

1. « Cet effort de rationalisation de l'objet de la foi est précisém<strong>en</strong>t<br />

l'effort de l'apologétique philosophique (sci<strong>en</strong>tifique) et historique : il<br />

n'<strong>en</strong> est pas de plus indisp<strong>en</strong>sable à la Religion. Il aboutira, ou l'Eglise<br />

perdra d'abord l'élite des esprits, et bi<strong>en</strong>tôt après les simples. C'est<br />

une question de vie ou de mort. Le fidéisme est mal v<strong>en</strong>u de railler<br />

cet effort et ses insuccès partiels, d'opposer la sérénité de sa foi aux<br />

yeux bandés, aux angoisses d'une foi qui tâtonne et se fatigue à rassembler<br />

<strong>en</strong> un foyer des rayons de lumière partout épars. Il lui est<br />

seyant, <strong>en</strong> vérité, de se désintéresser de la « logique » (ou de la sci<strong>en</strong>ce)<br />

et de nous offrir comme solution du problème qu'il s'obstine à ne pas<br />

voir, son apologétique d'autruche et sa foi du charbonnier. Mais qui<br />

voudrait donc, à la réflexion, d'une foi étrangère à la raison ? » Baudin,<br />

Revue de philosophie, juin-octobre 1906, p. 383.

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