30.06.2013 Views

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LE SUPRÊME MOTIF <strong>DE</strong> CERTITU<strong>DE</strong> : L'ÉVI<strong>DE</strong>NCE 313<br />

les êtres. Mais tout ce qui est, étant capable d'être perçu<br />

par un esprit de capacité proportionnée, on peut dire<br />

que tout ce qui est est intelligible ou vrai, suivant la<br />

formule de l'école : tout être est vrai, omne <strong>en</strong>s est<br />

verum ; le vrai c'est l'être dans son rapport avec l'intellig<strong>en</strong>ce,<br />

comme le bi<strong>en</strong> c'est l'être dans son rapport<br />

avec la volonté ou appétit.<br />

Or notre définition, <strong>en</strong> parlant de la visibilité de ce<br />

qui est, exprime que l'évid<strong>en</strong>ce est précisém<strong>en</strong>t cet<br />

éclat, cette lumière de l'être qui le r<strong>en</strong>d visible, c'està-dire<br />

qui nous permet de le percevoir, de le reconnaître<br />

clairem<strong>en</strong>t et avec certitude, et partant de modeler<br />

sur lui notre représ<strong>en</strong>tation m<strong>en</strong>tale ou notre<br />

p<strong>en</strong>sée.<br />

L'évid<strong>en</strong>ce est donc quelque chose d'ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

objectif, c'est une qualité de l'être, de l'objet connaissable,<br />

mais elle doit aussi, par sa manifestation au sujet<br />

connaissant, dev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> quelque manière subjective,<br />

car il faut qu'elle soit perçue par l'esprit pour obt<strong>en</strong>ir<br />

son adhésion ferme et certaine.<br />

Le phénomène complet de l'évid<strong>en</strong>ce compr<strong>en</strong>d donc<br />

trois élém<strong>en</strong>ts : un objet, sa visibilité, et la vision du sujet.<br />

De même, dans l'ordre physique, il faut pour produire<br />

le phénomène de vision : un objet réel, la lumière qui<br />

le r<strong>en</strong>d visible, et sa vision par l'œil. Il y a pourtant une<br />

différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre la vision s<strong>en</strong>sible et la vision intellectuelle.<br />

Tandis qu'<strong>en</strong>tre l'objet physique et sa lumière,<br />

il y a une distinction réelle, <strong>en</strong>tre la vérité intellectuelle<br />

et son évid<strong>en</strong>ce, il n'y a qu'une distinction de raison.<br />

Mais dans les deux cas, pour toute évid<strong>en</strong>ce, il faut<br />

pareillem<strong>en</strong>t un objet capable d'être perçu, un sujet<br />

capable de percevoir, et leur union.<br />

Or c'est cette union de l'objet et du sujet, qui, rejetée<br />

a priori ou méconnue par tous les subjectivistes, leur<br />

r<strong>en</strong>d l'évid<strong>en</strong>ce à la fois subjective et objective, absolu-<br />

Ses trois<br />

élém<strong>en</strong>ts.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!