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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Autorité<br />

d'Aristote<br />

et de<br />

S. <strong>Thomas</strong>.<br />

Procédé<br />

naturel.<br />

3 4 4 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

doute positif, prov<strong>en</strong>ant d'une raison positive de douter,<br />

elle est bi<strong>en</strong> un doute négatif, prov<strong>en</strong>ant d'une<br />

ignorance voulue et fictive de toutes nos certitudes<br />

spontanées. Or ce doute, à la fois négatif et fictif, s'est<br />

bi<strong>en</strong> ét<strong>en</strong>du, comme on le voit, à toutes les vérités connues,<br />

sans exception, même à l'évid<strong>en</strong>ce ; et, <strong>en</strong> ce<br />

s<strong>en</strong>s, c'est bi<strong>en</strong> un doute universel qui a été pris pour<br />

point de départ.<br />

Aristote et S. <strong>Thomas</strong>, bi<strong>en</strong> loin de s'opposer à cette<br />

espèce de doute universel, ainsi comprise, l'ont euxmêmes<br />

pratiquée, comme <strong>en</strong> témoigne le passage suivant,<br />

tiré du troisième livre de la Métaphysique :<br />

« La pratique constante d'Aristote, dit S. <strong>Thomas</strong>,<br />

dans presque tous ses ouvrages, fut de procéder à la<br />

recherche de la vérité par l'exposé de tous les doutes<br />

qu'elle peut susciter. Dans toutes les études précéd<strong>en</strong>tes,<br />

aux vérités particulières il a opposé des doutes<br />

particuliers ; mais dans cette étude (la métaphysique)<br />

qui a pour objet la vérité <strong>en</strong> général, il oppose tous les<br />

doutes possibles, et il essaie de soumettre la vérité non<br />

plus à un doute partiel, mais à un doute universel : ista<br />

sci<strong>en</strong>tia sicut habet universalem considerationem de<br />

veritate, ita etiam ad eam pertinet universalis dubitatio<br />

de veritate : et ideo non particulariter sed simul<br />

universalem dubitationem prosequitur 1 .<br />

Il y a donc un doute universel conseillé, et même<br />

exigé, pour la vérification de toutes nos certitudes spontanées.<br />

Il n'est ni réel, ni positif, mais seulem<strong>en</strong>t fictif<br />

et négatif, par lequel nous nous abst<strong>en</strong>ons de ri<strong>en</strong> préjuger,<br />

ni pour ni contre nos premières certitudes, avant<br />

1. S. <strong>Thomas</strong>, in Metaph., III, lec. 1. — Aristote avait dit : « Necesse<br />

est in primis nos percurrere de quibus primo dubitandum est.<br />

Hæc autem sunt, et quæcumque de eis aliter quidam existimarunt, et<br />

si quid ultra hæc, prætermissum sit... Qui quærunt, nisi primo dubit<strong>en</strong>t,<br />

similer illis sunt, qui quonam ire oporteat, ignor<strong>en</strong>t. » Meta.,<br />

l. II, § 1 et 2 (Didot).

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