30.06.2013 Views

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

EXISTENCE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CERTITU<strong>DE</strong> OBJECTIVE 51<br />

sant, et qui serait <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>te si cette nature<br />

était différ<strong>en</strong>te, comme il peut arriver dans une autre<br />

planète, ou dans un siècle futur. Cette connaissance des<br />

sci<strong>en</strong>ces expérim<strong>en</strong>tales ne nous appr<strong>en</strong>d donc ri<strong>en</strong> sur<br />

ce qui est vraim<strong>en</strong>t dans la nature, sur les opérations<br />

physiques ou biologiques des corps, mais seulem<strong>en</strong>t sur<br />

les effets psychologiques que notre esprit <strong>en</strong> éprouve,<br />

vu sa structure et ses dispositions prés<strong>en</strong>tes.<br />

Les phénomènes que nous avions cru percevoir dans<br />

le ciel ou sur la terre, dans nos cornues de laboratoire<br />

ou dans les organismes vivants, ne sont plus des phénomènes<br />

physiques, chimiques ou biologiques, ce sont des<br />

phénomènes psychologiques, provoqués sans doute par<br />

les premiers, mais qui n'ont aucune ressemblance avec<br />

eux. Bi<strong>en</strong> plus, ils ne peuv<strong>en</strong>t être fonction les uns des<br />

autres : il n'y a <strong>en</strong>tr'-eux qu'un certain parallélisme très<br />

peu rigoureux, ou une proportion très peu sûre et très<br />

variable, puisque les réactions physiques ou psychologiques<br />

n'ont aucune proportion exacte avec leurs<br />

causes excitatrices. Par exemple, comme nous l'avons<br />

développé ailleurs, la réaction du picrate de potasse est<br />

sans proportion avec le léger frottem<strong>en</strong>t qui la provoque,<br />

et la s<strong>en</strong>sation de chaleur sans proportion rigoureuse<br />

avec le degré du thermomètre 1 .<br />

Aussi la fameuse loi de Weber essayant de formuler<br />

un parallélisme constant <strong>en</strong>tre l'int<strong>en</strong>sité d'une s<strong>en</strong>sation<br />

et son excitation a-t-elle été reconnue fausse ; la<br />

série des réactions ne pouvant être une traduction exacte<br />

de la série des causes provocatrices 2 .<br />

1. Cf. notre étude I re sur la Théorie fondam<strong>en</strong>tale, ch. VII.<br />

2. La passion étant au contraire l'image de l'action, il suffirait à la rigueur<br />

(voir note p. 317) de pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de la passion de l'organe<br />

s<strong>en</strong>sible pour connaître l'action extérieure qui le frappe. Sur ce<br />

rapport de l'action à la passion, pourrait se fonder l'objectivité de la<br />

perception s<strong>en</strong>sible, impossible à fonder sur le rapport de l'action à la<br />

réaction (Cf. L'objectivité, 1 re partie).<br />

Il a<br />

fermé le<br />

monde<br />

extérieur.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!