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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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L'imman<strong>en</strong>ce<br />

ne suffit<br />

pas <strong>en</strong><br />

histoire.<br />

Ni dans<br />

les autres<br />

sci<strong>en</strong>ces.<br />

222 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

de chacun que ses propres découvertes, que des vérités<br />

nées dans ce même esprit et sorties de lui, ou tout au<br />

moins des vérités qui lui agré<strong>en</strong>t ou lui plais<strong>en</strong>t, c'est<br />

une affirmation gratuite et même inintelligible.<br />

Comm<strong>en</strong>t, par cette méthode d'imman<strong>en</strong>ce, pourrions-nous,<br />

par exemple, nous démontrer à nous-mêmes<br />

les faits historiques ? Qu'un fait historique s'harmonise<br />

ou ne s'harmonise pas avec mes p<strong>en</strong>sées ou<br />

mes t<strong>en</strong>dances personnelles ; qu'il corresponde ou ne<br />

corresponde pas à mon « besoin d'expansion », qu'estce<br />

que cela peut prouver pour ou contre son auth<strong>en</strong>ticité,<br />

pour ou contre le devoir qui peut <strong>en</strong> découler pour<br />

moi, si je veux être raisonnable, d'y croire ou de ne pas<br />

y croire ? La méthode d'imman<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> histoire est donc<br />

impossible. Des faits historiques « autonomes » ou<br />

« autochtones » sont un véritable non-s<strong>en</strong>s.<br />

Et ce n'est pas seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> histoire que la plupart<br />

de nos connaissances sont v<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> nous du dehors,<br />

plutôt que découvertes par la réflexion et le travail<br />

personnels, c'est, on peut le dire, dans presque toutes<br />

les autres branches des sci<strong>en</strong>ces humaines. L'homme<br />

étant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t un animal <strong>en</strong>seigné, les premiers<br />

élém<strong>en</strong>ts de ces sci<strong>en</strong>ces, tout d'abord, nous arriv<strong>en</strong>t<br />

du dehors. La docilité du disciple comm<strong>en</strong>ce par les<br />

accepter, sa réflexion vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite pour se les approprier<br />

plus à fond par l'étude personnelle, mais sans<br />

qu'il ait à refaire tous les calculs et toutes les expéri<strong>en</strong>ces<br />

qui ont produit ces découvertes 1 . Même après<br />

la formation de l'esprit et sa maturité complète, c'est<br />

1. « Que devi<strong>en</strong>drait l'astronomie s'il fallait que chaque astronome<br />

relevât lui-même toutes les positions des étoiles ; que devi<strong>en</strong>drait la<br />

chimie si chaque chimiste devait être obligé de recomm<strong>en</strong>cer toutes<br />

les analyses et les synthèses ; que devi<strong>en</strong>drait la physique... et même<br />

les mathématiques, si chaque calculateur devait vérifier les tables de<br />

logarithmes et les instrum<strong>en</strong>ts dont il se sert ? » Fonsegrive, Philosophie,<br />

II, p. 72.

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