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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LE SUPRÊME MOTIF <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CERTITU<strong>DE</strong> : L'ÉVI<strong>DE</strong>NCE 333<br />

clairem<strong>en</strong>t une multitude de choses ; à la puissance de<br />

notre esprit, parce qu'il compr<strong>en</strong>d avec évid<strong>en</strong>ce, les<br />

axiomes et bi<strong>en</strong> d'autres vérités ; à la puissance de notre<br />

raison, parce qu'elle raisonne parfois très juste, comme<br />

le prouve la vérification de l'expéri<strong>en</strong>ce.<br />

En un mot, je crois à ma puissance de voir la lumière,<br />

parce que je la vois ! Ma croyance n'est donc plus fondée,<br />

<strong>en</strong> dernier lieu, sur un instinct aveugle, irrésistible, mais<br />

sur une évid<strong>en</strong>ce irrésistible. En sorte que le bon s<strong>en</strong>s<br />

est vraim<strong>en</strong>t « une lumière », comme Reid lui-même<br />

le déclare parfois, et non une impulsion aveugle.<br />

Cette erreur de l'école Ecossaise 1 a été r<strong>en</strong>ouvelée <strong>en</strong><br />

Allemagne par Jacobi, qui appelle « la voix de nature »<br />

de Reid, du nom de « s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t spirituel ».<br />

« Lorsque quelqu'un affirme devant nous qu'il sait<br />

quelque chose, nous sommes <strong>en</strong> droit de lui demander :<br />

comm<strong>en</strong>t le savez-vous ? Inévitablem<strong>en</strong>t, il <strong>en</strong> arrivera,<br />

<strong>en</strong> fin de compte, à faire appel à une impression s<strong>en</strong>sible<br />

ou à un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t spirituel. Ce que nous savons<br />

par un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t spirituel, nous y croyons. On ne saurait<br />

que croire à la vertu, et par voie de conséqu<strong>en</strong>ce, à<br />

la liberté à l'esprit et à Dieu 2 . »<br />

C'est donc la même erreur que la précéd<strong>en</strong>te, avec<br />

cette aggravation que Jacobi, plaçant son « s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<br />

spirituel » dans une seule faculté, la raison, n'accorde<br />

de confiance qu'à elle seule, et rejette toutes les facultés<br />

1. Newman, nous l'avons vu, se rattache à cette école, dont on connaît<br />

l'influ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> France sur Jouffroy, Garnier, et nombre de p<strong>en</strong>seurs<br />

de cette époque. Pour Newman « l'illiative s<strong>en</strong>se est comme un<br />

exercice de divination ou de prédiction... Cette divination vi<strong>en</strong>t de la<br />

nature. Tous, à un degré ou à un autre, nous l'exerçons, les femmes<br />

plus que les hommes. Elle atteint le but ou elle le manque, mais <strong>en</strong>fin,<br />

dans l'<strong>en</strong>semble, ses résultats sont assez sûrs (?)... Le seul critère suprême<br />

de la vérité, c'est le témoignage porté à la vérité par l'esprit<br />

lui-même (?) et ce phénomène, pour troublant qu'il puisse nous paraître,<br />

est un caractère normal et inévitable de notre constitution m<strong>en</strong>tale<br />

». Psychologie de la foi, p. 262 ; Grammar of ass<strong>en</strong>t, IX, I, p. 350.<br />

2. Jacobi's Werke, 2 e B., s. 74.<br />

Le s<strong>en</strong>s<br />

spirituel<br />

de Jacobi.

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