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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Sa<br />

critique.<br />

2 7 8 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

g<strong>en</strong>re humain. Voici comm<strong>en</strong>t il s'<strong>en</strong> explique luimême<br />

:<br />

« Le fondem<strong>en</strong>t de la certitude n'est pas <strong>en</strong> nous-mêmes<br />

; il faut donc nécessairem<strong>en</strong>t que nous comm<strong>en</strong>cions<br />

par la foi : il faut que nous disions : je crois que<br />

Dieu est, avant de pouvoir dire raisonnablem<strong>en</strong>t : je<br />

suis... Non seulem<strong>en</strong>t l'homme, mais toutes les intellig<strong>en</strong>ces<br />

finies comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t nécessairem<strong>en</strong>t par la<br />

foi, qui est le fondem<strong>en</strong>t de leur raison... La raison<br />

générale des hommes, ou la raison humaine, est donc<br />

la règle de la raison particulière de chaque homme ;<br />

comme la raison de Dieu, primitivem<strong>en</strong>t manifestée,<br />

est le principe et la base de la raison humaine ; et l'on<br />

ne détruit pas plus la raison individuelle, <strong>en</strong> lui donnant<br />

une règle hors d'elle-même, qu'on ne détruit la<br />

raison générale, <strong>en</strong> la rappelant à son origine qui est<br />

Dieu 1 . »<br />

Nous accordons à Lam<strong>en</strong>nais que le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t<br />

général de l'humanité est non seulem<strong>en</strong>t une présomption<br />

ordinaire de vérité, mais un indice absolum<strong>en</strong>t<br />

certain, dans certaines conditions, par exemple lorsqu'il<br />

s'agit de faits si simples à constater ou de vérités si<br />

élém<strong>en</strong>taires, qu'une erreur sur ces points prouverait<br />

que la nature humaine est mal faite et invinciblem<strong>en</strong>t<br />

vouée à l'erreur.<br />

En dehors de ces cas, nous nions que le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t<br />

universel puisse avoir d'autre valeur que celle<br />

d'une présomption grave, mais pourtant faillible et incapable<br />

de s'imposer à nos esprits avec une <strong>en</strong>tière certitude.<br />

D'ailleurs, <strong>en</strong> dehors de ces vérités simples et<br />

1. De Lam<strong>en</strong>nais, Déf<strong>en</strong>se de l'Essai sur l'indiffér<strong>en</strong>ce, Œuvres<br />

complètes, t. I, ch. 8, p. 480 ; ch. 10, p. 489-490. Dans le tome II de<br />

l'Essai, il incarne le « s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t universel » dans l'autorité du Pape.<br />

Mais plus tard, <strong>en</strong> 1841, dans ses Discussions critiques, il s'est réfuté<br />

lui-même. Cf. Boutard, Lam<strong>en</strong>nais, sa vie et ses œuvres (Paris, 1905).

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