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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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EXISTENCE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CERTITU<strong>DE</strong> OBJECTIVE 43<br />

L'exemple le plus spécieux apporté par Kant, à savoir<br />

le principe de causalité, loin d'être un jugem<strong>en</strong>t aveugle,<br />

devi<strong>en</strong>t l'évid<strong>en</strong>ce même pour les philosophes un peu<br />

exercés aux analyses subtiles des idées, — comme nous<br />

le verrons plus loin. Mais avant cette analyse et cette<br />

démonstration, avant que son évid<strong>en</strong>ce ait apparu, le<br />

p<strong>en</strong>seur peut fort bi<strong>en</strong> s'abst<strong>en</strong>ir de prononcer sur une<br />

nécessité qu'il ne voit pas <strong>en</strong>core. Ce principe n'est donc<br />

pas affirmé nécessairem<strong>en</strong>t et fatalem<strong>en</strong>t, par une habitude<br />

innée.<br />

3° L' école kanti<strong>en</strong>ne souti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core, — et c'est là un<br />

corollaire d'une haute portée, — que l'esprit humain,<br />

tirant toute vérité de lui-même, est vraim<strong>en</strong>t « autonome<br />

», c'est-à-dire indép<strong>en</strong>dant de tout objet étranger<br />

et de toute règle extérieure de vérité, qui dominerait<br />

l'homme, <strong>en</strong> sorte qu'il doit rejeter et compter pour<br />

ri<strong>en</strong> tout élém<strong>en</strong>t qui ne serait pas « imman<strong>en</strong>t » et<br />

« autochtone », soit dans la construction des sci<strong>en</strong>ces<br />

physiques, soit dans l'élaboration des sci<strong>en</strong>ces logiques<br />

et morales.<br />

Et d'abord, dans les sci<strong>en</strong>ces physiques, l'esprit « est<br />

constructeur de l'expéri<strong>en</strong>ce ». S'il faut admettre, <strong>en</strong><br />

effet, avec Kant, qu'il y a un abîme infranchissable<br />

<strong>en</strong>tre le sujet p<strong>en</strong>sant et les objets qui l'<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t, l'esprit<br />

est bi<strong>en</strong> forcé de se suffire à lui-même dans son<br />

« spl<strong>en</strong>dide isolem<strong>en</strong>t », et de construire seul ses expéri<strong>en</strong>ces,<br />

<strong>en</strong> sorte que la vue des objets n'y est pour ri<strong>en</strong>,<br />

« le cont<strong>en</strong>u empirique donné du dehors » nous restant<br />

à jamais inconnu.<br />

Mais alors pourquoi les savants se donn<strong>en</strong>t-ils tant de<br />

peine pour interroger la nature et lui arracher ses secrets<br />

? Et s'ils croi<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable de se mettre <strong>en</strong><br />

communication avec les objets extérieurs, n'est-ce pas<br />

que cette communication nous fournit des données que<br />

nous pouvons connaître ?<br />

3° Troisième<br />

thèse<br />

de Kant.<br />

Critique.

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