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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Principes<br />

mathé-<br />

matiques.<br />

144 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

Eh bi<strong>en</strong> ! de tels jugem<strong>en</strong>ts exist<strong>en</strong>t-ils réellem<strong>en</strong>t ?<br />

C'est la question qu'il nous faut examiner avec soin, car<br />

elle <strong>en</strong> vaut la peine : toute la certitude <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>d.<br />

Pr<strong>en</strong>ons de préfér<strong>en</strong>ce comme exemples de ces jugem<strong>en</strong>ts<br />

synthétiques a priori ceux que Kant a lui-même<br />

choisis, pour être bi<strong>en</strong> sûrs de ne pas fausser sa p<strong>en</strong>sée.<br />

Les uns sont des principes fondam<strong>en</strong>taux des mathématiques<br />

; les autres, de la géométrie ; d'autres, de la physique<br />

; d'autres <strong>en</strong>fin, de la métaphysique.<br />

Comme spécim<strong>en</strong> des principes mathématiques, Kant<br />

allègue celui-ci : 7 + 5 = 12, ou plus simplem<strong>en</strong>t<br />

2 + 2 = 4. Et voici comm<strong>en</strong>t il raisonne. Le sujet de<br />

la proposition est 2 + 2 ; l'attribut est 4. Or le sujet<br />

conti<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> l'idée d'une somme, symbolisée par le<br />

signe + ; mais il ne conti<strong>en</strong>t pas l'idée de 4. C'est l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

seule qui peut ajouter cette idée de 4, et vérifier<br />

si la somme cont<strong>en</strong>ue dans 2 + 2 est bi<strong>en</strong> la somme<br />

4. En effet, je compte sur les cinq doigts de la main,<br />

et je vérifie que 2 + 2 ou (1 + 1) + (1 + 1) font exactem<strong>en</strong>t<br />

4. Or cette expéri<strong>en</strong>ce singulière et conting<strong>en</strong>te<br />

ne conti<strong>en</strong>t pas davantage la proposition universelle et<br />

nécessaire que j'analyse : 2 + 2 = 4. Elle est donc le<br />

produit aveugle de ma m<strong>en</strong>talité, elle est synthétique<br />

a priori.<br />

Nous répondrons <strong>en</strong> contestant chacune des données<br />

de cette analyse. D'abord la proposition 2 + 2 = 4 est<br />

très elliptique. Elle ne signifie pas que 2 + 2 est 4, ce<br />

qui serait faux, car ces deux groupem<strong>en</strong>ts d'unités sont<br />

fort différ<strong>en</strong>ts, mais seulem<strong>en</strong>t qu'il y a <strong>en</strong>tre eux égalité<br />

quantitative : 2 + 2 est égal à 4. Et comme je ne<br />

puis reconnaître cette égalité de termes qu'<strong>en</strong> les comparant<br />

<strong>en</strong>tre eux, le s<strong>en</strong>s complet et explicite de la proposition<br />

dégagée de toute ellipse serait plutôt celui-ci :<br />

2 + 2 et 4 comparés <strong>en</strong>semble sont égaux. Le sujet<br />

réel est donc 2 + 2 et 4 comparés <strong>en</strong>semble ; et l'at-

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