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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Objections.<br />

La<br />

réception<br />

de<br />

l'objet le<br />

transforme.<br />

Texte de<br />

S. <strong>Thomas</strong>.<br />

88 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

du non-moi, à savoir les actions des objets extérieurs,<br />

qui nous frapp<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nous manifestant leur prés<strong>en</strong>ce<br />

et certaines de leurs qualités.<br />

*<br />

* *<br />

Nous aimons mieux répondre à une difficulté spécieuse<br />

et assez commune des philosophes modernes, qui<br />

après avoir accordé que la fonction des s<strong>en</strong>s externes<br />

était une « réceptivité », n'<strong>en</strong> souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas moins que<br />

l'élém<strong>en</strong>t étranger qui est reçu est tellem<strong>en</strong>t modifié et<br />

transfiguré par cette réception dans le sujet, qu'il ne<br />

peut plus ri<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>ter de l'objet. Il nous serait donc<br />

impossible de connaître les objets, tels qu'ils sont <strong>en</strong><br />

eux-mêmes, « l'objet-<strong>en</strong>-soi », comme ils dis<strong>en</strong>t après<br />

Kant, ding-an-sich, mais seulem<strong>en</strong>t l'objet transformé<br />

et travesti par notre m<strong>en</strong>talité subjective ; <strong>en</strong> sorte que,<br />

bon gré, mal gré, nous retomberions dans le subjectivisme.<br />

Le premier argum<strong>en</strong>t qu'ils allègu<strong>en</strong>t est un argum<strong>en</strong>t<br />

ad hominem : un texte de S. <strong>Thomas</strong>, avec lequel<br />

ils voudrai<strong>en</strong>t malicieusem<strong>en</strong>t nous mettre <strong>en</strong> contradiction.<br />

S. <strong>Thomas</strong> dit, <strong>en</strong> effet, et tous les scolastiques<br />

l'ont redit après lui, que tout ce qui est reçu est reçu<br />

suivant le mode du récipi<strong>en</strong>t : « quidquid recipitur, per<br />

modum recipi<strong>en</strong>tis recipitur ». Mais S. <strong>Thomas</strong>, étant souv<strong>en</strong>t<br />

rev<strong>en</strong>u sur cet axiome classique, nous <strong>en</strong> a donné<br />

lui-même l'explication, écoutons-le pour le bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre<br />

: « Lorsqu'on dit que chaque chose est reçue<br />

dans une autre selon le mode de la chose qui la reçoit,<br />

on veut dire suivant son mode de capacité, et non suivant<br />

sa nature. Il n'est pas nécessaire, <strong>en</strong> effet, pour<br />

qu'une chose soit dans un récipi<strong>en</strong>t qu'elle ait la même<br />

nature et les mêmes qualités que ce récipi<strong>en</strong>t, tandis<br />

qu'elle ne peut y être cont<strong>en</strong>ue que suivant sa capacité.

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