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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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126 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

n'est qu'un sophisme déjà démasqué. Certes nous ne les<br />

tirons pas l'un de l'autre comme on tire une pièce de<br />

monnaie de la bourse qui la conti<strong>en</strong>t. Mais nous nous<br />

élevons, par la puissance de l'abstraction et de la géné-<br />

ralisation, de la vue de la copie à la connaissance du<br />

modèle, de la vue de l'individu à la conception du type<br />

qu'il exprime <strong>en</strong> le concrétisant. Or cela, loin d'être<br />

impossible, est aisé à compr<strong>en</strong>dre. Ce que l'on ne saurait<br />

compr<strong>en</strong>dre, au contraire, c'est qu'un être intellig<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

voyant la copie ne puisse concevoir le modèle, <strong>en</strong> voyant<br />

l'individu ne puisse <strong>en</strong> concevoir le type idéal qu'il ex-<br />

prime. Un tel être, s'il existait, ne serait plus intellig<strong>en</strong>t.<br />

Quant à l'idée d'infini, elle n'est plus une idée univer-<br />

selle et indéterminée, mais une idée très déterminée et<br />

particulière. Ce problème est bi<strong>en</strong> distinct du précéd<strong>en</strong>t.<br />

Aussi cette idée d'infini, serait-elle innée, on n'<strong>en</strong> pour-<br />

rait nullem<strong>en</strong>t conclure à l'innéité des universaux. Du<br />

reste, elle n'est pas plus innée que les autres, mais elle<br />

s'obti<strong>en</strong>t, comme nous l'avons expliqué ailleurs 1 par<br />

un procédé assez différ<strong>en</strong>t.<br />

Après avoir abstrait l'idée d'être, — au lieu de généra-<br />

liser l'idée obt<strong>en</strong>ue, — nous la concrétisons par la négation<br />

de toute limite existante et possible. Aussi l'idée<br />

d'abord acquise est-elle purem<strong>en</strong>t négative. Même après<br />

avoir essayé, — par voie de synthèse et d'émin<strong>en</strong>ce, —<br />

de remplir son cont<strong>en</strong>u par toutes les perfections pos-<br />

sibles, — celles que nous connaissons par le reflet des<br />

créatures, et aussi toutes celles que nous ignorons, —<br />

cette idée d'infini demeure <strong>en</strong>core pour nous très néga-<br />

tive, et le peu de cont<strong>en</strong>u positif qu'elle conti<strong>en</strong>t est-<br />

il lui-même purem<strong>en</strong>t analogique, et partant <strong>en</strong>core<br />

indirect et imparfait. Si Dieu avait voulu lui-même im-<br />

primer une image de l'infini dans notre âme, il lui eût<br />

l . V. notre Cours de Philosophie, I, p. 308 et suiv.

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