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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Sa<br />

double<br />

fonction.<br />

96 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

D'abord, étudions le s<strong>en</strong>s intime ou la consci<strong>en</strong>ce. Son<br />

organe n'est pas <strong>en</strong>core connu avec certitude, <strong>en</strong>core<br />

moins son mécanisme intérieur, aussi l'anatomie et la<br />

physiologie ne nous seront ici d'aucun secours. Quelques<br />

scolastiques suppos<strong>en</strong>t qu'elle n'a pas d'organe spécial et<br />

que chaque s<strong>en</strong>s peut pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de ses opérations.<br />

Mais l'opinion la plus générale et la plus vraisemblable<br />

est que les organes périphériques n'étant<br />

construits et ag<strong>en</strong>cés que pour percevoir les objets extérieurs,<br />

il est impossible à l'œil de se voir lui-même,<br />

à l'oreille de s'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, ni à aucun organe de réfléchir<br />

sur lui-même. On suppose donc que cette fonction est<br />

propre à quelque organe c<strong>en</strong>tral du cerveau, peut-être<br />

aux noyaux gris c<strong>en</strong>traux, vers lesquels converg<strong>en</strong>t<br />

tous les nerfs v<strong>en</strong>us de la périphérie, comme pour recueillir<br />

<strong>en</strong> commun et comparer toutes leurs images,<br />

avant de les distribuer dans les nombreux casiers de la<br />

mémoire, qui sembl<strong>en</strong>t occuper toute la périphérie de<br />

l'écorce grise cérébrale 1 .<br />

Quoi qu'il <strong>en</strong> soit des fondem<strong>en</strong>ts d'une hypothèse<br />

si vraisemblable, ne faisons appel qu'aux données de<br />

l'observation interne ou psychologique, et constatons<br />

d'abord ce fait indéniable que non seulem<strong>en</strong>t nous pouvons<br />

toucher, voir, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, s<strong>en</strong>tir des objets extérieurs,<br />

mais <strong>en</strong>core s<strong>en</strong>tir et compr<strong>en</strong>dre que nous touchons,<br />

que nous voyons, que nous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons, et que<br />

nous éprouvons une multitude d'états affectifs tels que<br />

la joie et la douleur. Nous avons aussi consci<strong>en</strong>ce de<br />

nos opérations et affections rationnelles, comme des<br />

opérations et affections s<strong>en</strong>sibles, d'où la distinction<br />

classique de la consci<strong>en</strong>ce organique ou s<strong>en</strong>sible et de<br />

la consci<strong>en</strong>ce inorganique ou intellectuelle. En outre,<br />

l'objet de la consci<strong>en</strong>ce est double, suivant qu'elle saisit<br />

1. Voir pour plus de détails tome IV, Le Cerveau, p. 308 et suiv.

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