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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LES CRITÈRES : 5° LE TÉMOIGNAGE HUMAIN 2 1 9<br />

argum<strong>en</strong>tation, lui répondre avec feu et d'un ton sol<strong>en</strong>nel<br />

: « appr<strong>en</strong>ez, monsieur l'abbé, que la Logique et la<br />

Médecine sont deux sci<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t séparées, qui<br />

ne doiv<strong>en</strong>t avoir ri<strong>en</strong> de commun l'une avec l'autre !... »<br />

Il suffit d'avoir fréqu<strong>en</strong>té un peu le monde des savants,<br />

pour s'apercevoir, sans s'indigner, de ces ignorances<br />

fondam<strong>en</strong>tales. L'autorité de certains savants ne saurait<br />

donc prévaloir contre le s<strong>en</strong>s commun.<br />

Que s'il n'y a pas cette contradiction avec le bon s<strong>en</strong>s,<br />

l'opinion de quelques savants, les plus estimables, doit<br />

être regardée comme la plus probable ; mais ce n'est là<br />

qu'un argum<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> faible dans toute controverse, et<br />

le dernier de tous les argum<strong>en</strong>ts, comme le déclare<br />

S. <strong>Thomas</strong> : « locus ab auctoritate quæ fundatur super<br />

ratione humana, est infirmissimus 1 ».<br />

S'il y a, au contraire, parmi les savants une opinion<br />

très commune ou universellem<strong>en</strong>t admise, on doit la<br />

pr<strong>en</strong>dre comme la règle du vrai, au moins <strong>en</strong> pratique<br />

et jusqu'à preuve du contraire.<br />

Bi<strong>en</strong> plus, si cette opinion commune et universellem<strong>en</strong>t<br />

admise, porte non pas sur des questions très<br />

difficiles et très relevées de la sci<strong>en</strong>ce, mais sur des<br />

questions sci<strong>en</strong>tifiques élém<strong>en</strong>taires, leur autorité fait<br />

complètem<strong>en</strong>t foi. Elle équivaut, dans le domaine sci<strong>en</strong>tifique,<br />

au cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t universel des hommes dans le<br />

domaine des vérités les plus vulgaires. On ne peut, <strong>en</strong><br />

effet, la suspecter, sans suspecter la raison elle-même 2 .<br />

On voit par là l'importance, ou pour mieux dire la nécessité,<br />

de l'étude des savants qui nous ont précédés, et<br />

même de l'histoire des sci<strong>en</strong>ces, soit pour notre formation<br />

personnelle, soit pour l'avancem<strong>en</strong>t de la sci<strong>en</strong>ce<br />

elle-même. On est trop porté à croire que la sci<strong>en</strong>ce<br />

1. S. <strong>Thomas</strong>, 1 a , q. 1, a. 8, ad 2.<br />

2. « Le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t universel (des savants) est la garantie de certitude<br />

empirique. » De Lappar<strong>en</strong>t, Sci<strong>en</strong>ce et Apol., p. 282.<br />

Critère<br />

pratique<br />

de<br />

certitude.<br />

Son importance.

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