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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LE DOUTE MÉTHODIQUE POUR L'EMPLOI <strong>DE</strong>S CRITÈRES 347<br />

son argum<strong>en</strong>tation philosophique. Et nous lui accordons<br />

volontiers qu'avant de comm<strong>en</strong>cer à argum<strong>en</strong>ter<br />

soit avec soi-même, soit avec des adversaires, il faut<br />

admettre tout d'abord sa propre exist<strong>en</strong>ce, — et aussi,<br />

ajouterons-nous, l'exist<strong>en</strong>ce de ceux avec lesquels on<br />

va discuter, — sans cela, notre <strong>en</strong>treprise de convaincre<br />

des g<strong>en</strong>s qui n'exist<strong>en</strong>t pas, ou de nous convaincre<br />

nous-mêmes, si nous n'existons pas, serait une <strong>en</strong>treprise<br />

folle. Ce fait de notre propre exist<strong>en</strong>ce est donc<br />

un fait premier qu'il faut admettre avant toute discussion,<br />

ou plutôt comme au-dessus ou <strong>en</strong> dehors de<br />

toute discussion, car il ne peut être un fondem<strong>en</strong>t suffisant<br />

à notre discussion future. Et c'est ici le grave reproche<br />

que nous adresserons au premier principe cartési<strong>en</strong>,<br />

celui d'être radicalem<strong>en</strong>t insuffisant.<br />

Sans doute, on pourrait adresser à Descartes bi<strong>en</strong><br />

d'autres reproches accessoires. Après avoir une fois accordé<br />

aux sceptiques qu'on peut douter de l'évid<strong>en</strong>ce<br />

même, n'est-il pas contradictoire de se réclamer de l'évid<strong>en</strong>ce<br />

à un mom<strong>en</strong>t donné, lorsqu'il s'agit de sa p<strong>en</strong>sée<br />

ou de son exist<strong>en</strong>ce. Non, il est trop tard pour se<br />

ressaisir et pour tirer de son doute universel la plus<br />

petite certitude. D'autre part, pour arriver à cette vérité<br />

si simple d'une évid<strong>en</strong>ce immédiate : je p<strong>en</strong>se,<br />

j'existe, est-il besoin de cet imm<strong>en</strong>se détour, qui tire<br />

sa propre exist<strong>en</strong>ce de l'exist<strong>en</strong>ce de sa p<strong>en</strong>sée, soit par<br />

un vrai raisonnem<strong>en</strong>t, suivant l'interprétation de Gass<strong>en</strong>di,<br />

soit par une profonde analyse psychologique, si<br />

l'on <strong>en</strong> croit Cousin, — car les interprètes n'ont <strong>en</strong>core pu<br />

se mettre d'accord sur la véritable p<strong>en</strong>sée de Descartes.<br />

A quoi bon cet effort gigantesque pour obt<strong>en</strong>ir ce mince<br />

résultat : je p<strong>en</strong>se et je suis ! Ce n'est sûrem<strong>en</strong>t pas là,<br />

de la part de Descartes, un exemple de bonne méthode<br />

! Mais, <strong>en</strong>core une fois, ce sont là des critiques accessoires.<br />

Allons au fond du problème, et montrons<br />

Son insuffisance.

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