30.06.2013 Views

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LES CRITÈRES : 1° LES SENS 91<br />

Il <strong>en</strong> est de même pour l'esprit que pour les s<strong>en</strong>s. Ceux<br />

qui ont plus d'esprit compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t mieux que ceux qui<br />

<strong>en</strong> ont moins, mais aucun ne peut voir ce qui n'est pas.<br />

Ainsi l'on compr<strong>en</strong>d que « le tout est plus grand que la<br />

partie », et l'on ne peut le compr<strong>en</strong>dre autrem<strong>en</strong>t.<br />

Toutefois la chose est peut-être <strong>en</strong>core plus manifeste<br />

pour les s<strong>en</strong>s. Ici, ce qui est vu est l'action extérieure, reçue<br />

dans l'organe s<strong>en</strong>sible, et dont il pr<strong>en</strong>d consci<strong>en</strong>ce après<br />

l'avoir reçue. Or, il est bi<strong>en</strong> impossible de pr<strong>en</strong>dre<br />

consci<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> nous d'une chose qui ne serait pas <strong>en</strong><br />

nous, ou d'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce autrem<strong>en</strong>t qu'elle est<br />

<strong>en</strong> nous.<br />

Notre adversaire va répliquer sans doute que précisém<strong>en</strong>t<br />

cette action étrangère est <strong>en</strong> nous bi<strong>en</strong> autrem<strong>en</strong>t<br />

que dans l'objet. En effet, dira-t-il, <strong>en</strong> nous elle<br />

est s<strong>en</strong>tie, dans l'objet elle n'est pas s<strong>en</strong>tie ; <strong>en</strong> nous<br />

elle est un phénomène psychologique, dans l'objet un<br />

phénomène physique.<br />

Encore une équivoque, qu'il sera facile de percer à<br />

jour ! En nous, l'action physique étrangère est accompagnée<br />

d'un phénomène psychologique. Assurém<strong>en</strong>t.<br />

Mais jamais l'une n'est transformée <strong>en</strong> l'autre : ce qui<br />

serait absurde. Expliquons-nous. Tout d'abord nous<br />

accordons que l'action physique des corps une fois<br />

reçue <strong>en</strong> l'organe s<strong>en</strong>sible, y produit une passion physique<br />

et aussi psychologique, car cette passion est produite<br />

à la fois dans l'organe et dans l'âme, c'est-à-dire<br />

dans l'organe animé. Leur nature est donc fort dissemblable.<br />

Reste à savoir si ce que nous percevons tout<br />

d'abord est l'action physique du corps ou au contraire<br />

la passion s<strong>en</strong>sible de l'organe animé. C'est ici qu'est<br />

l'erreur initiale de tous nos subjectivistes. Ils souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

que nous ne percevons que la passion s<strong>en</strong>sible et<br />

nullem<strong>en</strong>t l'action physique qui produit cette passion.<br />

Or l'observation la plus élém<strong>en</strong>taire suffit à démon-<br />

Troisièmediffér<strong>en</strong>ce<br />

.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!