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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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1 re Obj.<br />

La possibilité<br />

de<br />

l'erreur.<br />

2 e Obj.<br />

La subjectivité<br />

de la connaissance<br />

70 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

La première pourrait se formuler ainsi : La raison<br />

est la même chez tous les hommes ; le cœur, au contraire,<br />

avec ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts et ses passions, varie à l'infini.<br />

Pour expliquer l'infinie variété des opinions humaines,<br />

il faut donc attribuer la perception du vrai au cœur,<br />

et non à la raison.<br />

Cette conclusion n'est vraim<strong>en</strong>t pas rigoureuse. Il<br />

suffit pour expliquer la variété et la diverg<strong>en</strong>ce si grande<br />

des opinions humaines d'attribuer au cœur de l'homme,<br />

à ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, à ses passions, un rôle considérable<br />

dans la recherche du vrai, ou dans le choix des opinions<br />

libres, sans leur attribuer un rôle unique et exclusif.<br />

C'est ce que nous avons déjà dit plus haut et suffisamm<strong>en</strong>t<br />

expliqué. Du reste, la variété des opinions humaines<br />

ne se r<strong>en</strong>contre guère, à un degré notable, que dans<br />

les sci<strong>en</strong>ces morales et politiques ; et <strong>en</strong>core faut-il <strong>en</strong><br />

excepter les premiers principes sur lesquels le g<strong>en</strong>re<br />

humain est d'accord, — ou bi<strong>en</strong> dans les questions<br />

plus difficiles et plus compliquées des sci<strong>en</strong>ces spéculatives.<br />

Cette diverg<strong>en</strong>ce ne se r<strong>en</strong>contre pas souv<strong>en</strong>t<br />

dans les questions simples et élém<strong>en</strong>taires des mathématiques<br />

ou de la géométrie par exemple ; <strong>en</strong>core moins<br />

dans les axiomes et les premiers principes de toutes<br />

les sci<strong>en</strong>ces, où la volonté et le cœur ne sont nullem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> jeu. Ce n'est donc pas la volonté qui perçoit ces<br />

vérités et qui <strong>en</strong> juge.<br />

Mais on insiste, <strong>en</strong> affirmant que dans notre système<br />

intellectualiste, « la raison ne peut impliquer aucune<br />

part de subjectivité 1 », et partant que la variété des opinions<br />

individuelles demeure <strong>en</strong>core inexplicable.<br />

Nous nions que notre théorie de la connaissance ne<br />

laisse aucune place à des élém<strong>en</strong>ts subjectifs et individuels.<br />

Bi<strong>en</strong> au contraire, nous croyons que la connais-<br />

1. Ch. D<strong>en</strong>is, Ann. de phil. chrét., novembre 1903.

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