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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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2° Objectivité<br />

des<br />

s<strong>en</strong>s<br />

externes.<br />

34 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

Elle est gratuite, car elle ne découle nullem<strong>en</strong>t de<br />

l'observation qui lui est contraire, mais du système<br />

préconçu de l'innéisme subjectiviste.<br />

Elle est contradictoire, car une connaissance sans<br />

objet connu est vide et contradictoire ; or c'est bi<strong>en</strong> là<br />

qu'aboutit l'hypothèse d'une connaissance qui ne connaît<br />

que ses idées préconçues, ses modes de connaissance,<br />

sans nous révéler aucun objet connu. Tel le rêveur<br />

qui connaît son rêve sans ri<strong>en</strong> découvrir de la réalité.<br />

Que dis-je ? le rêveur de Kant ne connaît même pas<br />

son rêve <strong>en</strong> lui-même et tel qu'il est, mais seulem<strong>en</strong>t<br />

à travers les formes préconçues de sa m<strong>en</strong>talité, qui le<br />

travestiss<strong>en</strong>t et le défigur<strong>en</strong>t. Ce n'est que le rêve d'un<br />

rêve et l'ombre d'un fantôme !<br />

En second lieu, l'impossibilité prét<strong>en</strong>due pour le sujet<br />

de communiquer avec aucun objet n'est pas moins<br />

fausse quand il s'agit de la perception externe. L'expéri<strong>en</strong>ce<br />

la plus élém<strong>en</strong>taire suffirait à le démontrer.<br />

Lorsque je revois un ami après une longue abs<strong>en</strong>ce ;<br />

que je presse ses mains dans mes mains avec émotion ;<br />

que je l'embrasse dans une étreinte mutuelle ; que je<br />

contemple ses traits altérés par la maladie ou le voyage ;<br />

que je l'interroge sur ce qui lui est arrivé, et qu'il me répond<br />

par une narration qui me captive p<strong>en</strong>dant des heures<br />

<strong>en</strong>tières, — n'est-il pas évid<strong>en</strong>t qu'il y a alors une<br />

vraie communication <strong>en</strong>tre lui et moi, <strong>en</strong>tre le sujet<br />

s<strong>en</strong>tant et l'objet s<strong>en</strong>ti ? Je donne et je reçois ; je vois et je<br />

suis vu ; j'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds et je suis <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du ; je touche et je suis<br />

touché. Et si par hasard je rêvais, ne pourrais-je pas<br />

distinguer au réveil, d'avec une <strong>en</strong>trevue imaginaire,<br />

cette <strong>en</strong>trevue réelle où je communique réellem<strong>en</strong>t,<br />

face à face et cœur à cœur avec mon ami ?<br />

Il y a donc communication possible <strong>en</strong>tre le sujet<br />

s<strong>en</strong>tant et l'objet s<strong>en</strong>ti, alors même que cet objet serait<br />

extérieur. Et ce cas de la communication effective

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