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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LES CRITÈRES : 3° LE JUGEMENT<br />

139<br />

d<strong>en</strong>tité ou de non-id<strong>en</strong>tité se montre <strong>en</strong>tre deux idées,<br />

avec une évid<strong>en</strong>ce parfaite, ce rapport existe vraim<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre ces idées, car ce qui n'est pas ne peut pas se mon-<br />

trer. La cause d'une erreur ne saurait donc v<strong>en</strong>ir de<br />

l'objet.<br />

Vi<strong>en</strong>drait-elle de l'esprit ? pas davantage. Si l'esprit<br />

est naturellem<strong>en</strong>t obtus ou aveugle, ou bi<strong>en</strong> accid<strong>en</strong>tel-<br />

lem<strong>en</strong>t empêché de voir, il ne verra sans doute pas le<br />

rapport existant <strong>en</strong>tre deux termes. Mais si l'esprit est<br />

clairvoyant, et à l'état normal, il verra ce qui est, ce<br />

qui se montre avec évid<strong>en</strong>ce, et ne pourra voir ce qui<br />

n'est pas. C'est la remarque si profonde de Bossuet : « on<br />

peut bi<strong>en</strong> ne pas voir ce qui est, mais l'on ne peut ja-<br />

mais voir ce qui n'est pas ». Dans le premier cas, l'intui-<br />

tion fait défaut, mais il n'y a pas d'intuition fausse ; dans<br />

le second, elle est claire et certaine. Dans les cas inter-<br />

médiaires, où la perception serait obscure ou douteuse,<br />

le doute serait <strong>en</strong>core certain ; et l'intellig<strong>en</strong>ce, se<br />

t<strong>en</strong>ant sur ses gardes, ne serait pas fatalem<strong>en</strong>t induite<br />

<strong>en</strong> erreur.<br />

Les jugem<strong>en</strong>ts analytiques, d'une nécessité absolu-<br />

m<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>te, sont donc absolum<strong>en</strong>t certains, et nous<br />

avons là un instrum<strong>en</strong>t ou critère de vérité parfaitem<strong>en</strong>t<br />

sûr.<br />

Ajoutons que cet instrum<strong>en</strong>t est d'une importance<br />

fondam<strong>en</strong>tale dans la constitution de la sci<strong>en</strong>ce. Toutes<br />

les sci<strong>en</strong>ces repos<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> effet, sur les jugem<strong>en</strong>ts néces-<br />

saires et universels les plus élém<strong>en</strong>taires, qu'on appelle<br />

des principes premiers, parce qu'ils sont les fondem<strong>en</strong>ts<br />

de toute connaissance humaine, tels sont les principes<br />

d'id<strong>en</strong>tité, de contradiction, de causalité, etc. Une fois<br />

cette base assurée, c'est <strong>en</strong>core le jugem<strong>en</strong>t analytique<br />

qui est l'ag<strong>en</strong>t principal dans la construction de l'édi-<br />

fice sci<strong>en</strong>tifique. Tout d'abord, il s'applique à l'analyse<br />

des notions synthétiques, qu'il ouvre et subdivise <strong>en</strong> leurs<br />

Leur<br />

ulilité.

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