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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Certitude<br />

conditionnelle.<br />

Certitude<br />

de clarté<br />

inférieure.<br />

372 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que « la certitude dans les sci<strong>en</strong>ces physiques<br />

n'est jamais absolue 1 ».<br />

Sans doute, nous dirions nous aussi que la certitude<br />

de l'éclipse prédite n'est pas absolue, mais conditionnelle<br />

si on la considère dans son rapport avec la toute<br />

puissance divine, qui est toujours libre de susp<strong>en</strong>dre<br />

les lois générales qu'elle a posées, ou de ne les poser<br />

éternellem<strong>en</strong>t qu'avec des exceptions prévues. Aussi<br />

la prédiction de l'astronome est-elle toujours subordonnée<br />

à cette condition sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>due : si l'ordre naturel<br />

suit son cours. Mais ce n'est sûrem<strong>en</strong>t pas là le<br />

point de vue de ces deux philosophes, qui font abstraction<br />

de la puissance de Dieu.<br />

Ils dis<strong>en</strong>t expressém<strong>en</strong>t que « toute observation est<br />

faillible », et qu'<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce toute certitude appuyée<br />

sur l'observation l'est égalem<strong>en</strong>t. Sans doute, répliquerons-nous,<br />

toute puissance humaine est faillible, et<br />

l'observation du physici<strong>en</strong> <strong>en</strong>core plus faillible que le<br />

raisonnem<strong>en</strong>t du mathématici<strong>en</strong>, aussi a-t-elle moins<br />

de chance d'atteindre la vérité. Pourtant elle peut l'atteindre,<br />

et une fois atteinte, la certitude n'<strong>en</strong> est pas<br />

moins l'exclusion du doute.<br />

Il est vrai qu'à côté de cette exclusion, qui est le côté<br />

négatif de toute certitude, il y a aussi le côté positif<br />

qui est l'adhésion de l'esprit à la vérité perçue. Or cette<br />

adhésion a des degrés, correspondant aux degrés de la<br />

lumière de l'évid<strong>en</strong>ce. Aussi conv<strong>en</strong>ons-nous volontiers<br />

que l'évid<strong>en</strong>ce résultant du procédé expérim<strong>en</strong>tal, —<br />

surtout dans la détermination de la véritable cause du<br />

phénomène donné, — est d'un degré inférieure à l'évid<strong>en</strong>ce<br />

du procédé mathématique. La certitude physique<br />

sera donc inférieure <strong>en</strong> clarté à la certitude mathématique,<br />

parce qu'elle est d'une espèce différ<strong>en</strong>te, mais elle<br />

1. Rabier, Logique, p. 137.

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