30.06.2013 Views

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Evid<strong>en</strong>ce<br />

illusoire<br />

des sons<br />

et des<br />

couleurs.<br />

320<br />

BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

mande comm<strong>en</strong>t des esprits distingués, comme Taine,<br />

ont pu subir le préjugé subjectiviste, au point de hasarder<br />

la fameuse définition : la perception est une hallucination<br />

vraie : définition paradoxale, qui restera<br />

comme un monum<strong>en</strong>t de l'esprit de système, et comme<br />

un exemple des logomachies étranges du subjectivisme.<br />

Or c'est bi<strong>en</strong> à cette confusion que doit aboutir logiquem<strong>en</strong>t<br />

et fatalem<strong>en</strong>t tout système subjectiviste, qui<br />

confond la perception externe avec une perception interne,<br />

et partant les deux modes d'évid<strong>en</strong>ce correspondants<br />

; et Taine n'a fait que tirer la conclusion a priori<br />

des prémisses subjectivistes.<br />

Mais, nous réplique-t-on, s'il n'y a pas d'évid<strong>en</strong>ces<br />

intérieures illusoires, il y <strong>en</strong> a du moins parmi les évid<strong>en</strong>ces<br />

externes. Ainsi les sons et les couleurs nous<br />

paraiss<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t des qualités extérieures, et pourtant<br />

la sci<strong>en</strong>ce a démontré le contraire : ils sont des<br />

états vibratoires, comme Aristote l'a sout<strong>en</strong>u le premier.<br />

Qu'il nous suffise de résumer <strong>en</strong> deux mots la réponse<br />

déjà faite ailleurs 1 et très longuem<strong>en</strong>t, à cette difficulté,<br />

qu'Aristote et les anci<strong>en</strong>s n'ignorai<strong>en</strong>t pas.<br />

1° Nous nions que la sci<strong>en</strong>ce ait sur ce point contredit<br />

le s<strong>en</strong>s commun ; au contraire, ses résultats serai<strong>en</strong>t<br />

incomplets sans l'addition de certaines qualités<br />

s<strong>en</strong>sibles aux mouvem<strong>en</strong>ts moléculaires, de l'aveu<br />

de M. Ribot et des savants les plus distingués. Aussi le<br />

préjugé classique est-il déjà fortem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tamé.<br />

2° Nous reconnaissons que si l'évid<strong>en</strong>ce objective<br />

était trompeuse pour la vue et l'ouïe, la théorie subjective<br />

serait vraie pour ces s<strong>en</strong>s, mais elle resterait<br />

fausse pour le toucher. Or, comme tous les s<strong>en</strong>s opè-<br />

1. Etudes, t. V, L'objectivité, 3 e partie, sur l'objectivité des sons et<br />

des couleurs. — Cf. Bergson, Matière et Mémoire ; Mélinaud, Revue des<br />

Deux-Mondes, 15 septembre 1898 ; Dubosq, L'objectivité formelle des<br />

couleurs (Annales de Phil. chrét., 1895, pp. 449 et 592).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!