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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Sa conclusion<br />

idéaliste.<br />

Origine<br />

de son<br />

erreur :<br />

le subjectivisme.<br />

Il n'<strong>en</strong><br />

est point<br />

l'inv<strong>en</strong>teur.<br />

30 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

suivant le vieil adage : nihil volitum, nisi præcognitum.<br />

Et pourtant, c'est bi<strong>en</strong> là, sans exagération, la portée<br />

de la théorie de Kant, d'après laquelle nous ne connaissons<br />

du monde extérieur que des appar<strong>en</strong>ces et des<br />

symboles, et jamais ri<strong>en</strong> de réel, ni le mouvem<strong>en</strong>t,<br />

ni la figure, ni l'ét<strong>en</strong>due, ni la durée, ...tous ces attributs<br />

étant des formes a priori de notre s<strong>en</strong>sibilité, dont<br />

nous revêtons nous-mêmes spontaném<strong>en</strong>t les réalités<br />

extérieures. Ce n'est plus notre esprit qui revêt dans<br />

ses images les formes de l'objet, c'est au contraire<br />

l'objet qui revêt les formes a priori de l'esprit, <strong>en</strong><br />

sorte que c'est l'esprit qui façonne l'objet et qui<br />

devi<strong>en</strong>t « créateur ou constructeur de son expéri<strong>en</strong>ce<br />

». Cet objet est donc purem<strong>en</strong>t appar<strong>en</strong>t, c'est le<br />

phénomène ; la réalité qui se cache dessous est le noumène<br />

à jamais inconnaissable.<br />

Comm<strong>en</strong>t Kant a-t-il pu r<strong>en</strong>verser à ce point les données<br />

les plus évid<strong>en</strong>tes du bon s<strong>en</strong>s, et dev<strong>en</strong>ir ainsi<br />

un Copernic à rebours ?<br />

C'est, à notre avis, par un excès de logique appliquée<br />

à un point de départ faux, et ce point de départ est le<br />

principe du subjectivisme, ou la prét<strong>en</strong>due impossibilité<br />

du sujet p<strong>en</strong>sant et s<strong>en</strong>tant de sortir « hors de luimême<br />

» pour communiquer avec le monde extérieur.<br />

Le sujet, le moi, ainsi isolé du non-moi, doit logiquem<strong>en</strong>t<br />

tourner au dedans de lui-même, comme un écureuil dans<br />

sa cage, sans <strong>en</strong> pouvoir sortir. Il se donne seulem<strong>en</strong>t<br />

l'illusion d'<strong>en</strong> sortir, <strong>en</strong> tournant à grande vitesse et<br />

croyant faire un long chemin, quoiqu'il reste sur place.<br />

Ce point de départ ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t faux, auquel le père<br />

du Criticisme a oublié d'appliquer sa vigoureuse critique,<br />

— lui qui a pourtant tout critiqué à outrance,<br />

— Kant ne l'a point inv<strong>en</strong>té, r<strong>en</strong>dons-lui du moins cette<br />

justice. Il fut, avant et après lui, unanimem<strong>en</strong>t accepté,

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