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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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L'illusion<br />

des<br />

axiomes<br />

mathé-<br />

matiques.<br />

154 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

et vous constatez que dès qu'elles comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à s'inflé-<br />

chir pour se rejoindre et cont<strong>en</strong>ir un espace circulaire,<br />

elles ont cessé d'être des lignes droites.<br />

L'axiome n'est donc que le résumé de cette expéri<strong>en</strong>ce<br />

s<strong>en</strong>sible, et ne peut avoir d'autre portée au delà des expé-<br />

ri<strong>en</strong>ces s<strong>en</strong>sibles.<br />

Il <strong>en</strong> est de même des axiomes et des définitions de<br />

l'Arithmétique. Par exemple, la définition du nombre<br />

trois : trois est deux plus un ; c'est une vérité d'expé-<br />

ri<strong>en</strong>ce. Pr<strong>en</strong>ez trois billes ; groupez-les <strong>en</strong> trois par-<br />

ties : 1 + 1 + 1, ou bi<strong>en</strong> seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux parties :<br />

2 + 1, et vous constaterez que le nombre reste le même.<br />

Donc la définition <strong>en</strong> question n'est que la reproduction<br />

d'une évid<strong>en</strong>ce s<strong>en</strong>sible. Du reste, pour la faire com-<br />

pr<strong>en</strong>dre à un <strong>en</strong>fant, vous êtes obligé de répéter l'ex-<br />

péri<strong>en</strong>ce, sous ses yeux, avec des billes ou d'autres objets<br />

s<strong>en</strong>sibles. Dès qu'il a vu l'id<strong>en</strong>tité de l'expéri<strong>en</strong>ce et de<br />

la formule m<strong>en</strong>tale, la formule est comprise.<br />

Stuart Mill <strong>en</strong> dit autant des axiomes mathémati-<br />

ques, qui sembl<strong>en</strong>t présider a priori, comme des lois<br />

préexistantes, à la confection de nos additions, sous-<br />

tractions, multiplications et autres opérations mathéma-<br />

tiques, et qui au contraire n'<strong>en</strong> sont que le résultat et<br />

le véritable résumé. D'ailleurs tous ces axiomes mathé-<br />

matiques, comme l'axiome initial qu'ils présuppos<strong>en</strong>t :<br />

1 = 1, ne sont que des approximations et des à peu<br />

près. Jamais un objet d'un kilo n'égalera parfaitem<strong>en</strong>t<br />

un autre objet d'un kilo ; jamais une route d'un kilo-<br />

mètre n'égalera pleinem<strong>en</strong>t une autre route d'un kilo-<br />

mètre. Pr<strong>en</strong>ez des balances ou des décamètres de grande<br />

précision, vous trouverez que les deux objets ne sont<br />

égaux qu'à peu près ; et <strong>en</strong> mesurant de nouveau les<br />

deux routes, avec des mesures plus précises, vous trou-<br />

verez <strong>en</strong>core <strong>en</strong>tre elles une différ<strong>en</strong>ce, sans doute très<br />

légère, que vous pourrez appeler une quantité négli-

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