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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LES CRITÈRES : 3° LE JUGEMENT 163<br />

notre jugem<strong>en</strong>t, doive <strong>en</strong>core nous <strong>en</strong> montrer le rapport,<br />

pour que nous puissions prononcer le jugem<strong>en</strong>t. L'esprit<br />

ne pourrait-il jamais deviner un rapport sans l'avoir<br />

expérim<strong>en</strong>té ? Et ne suffit-il pas, au moins très souv<strong>en</strong>t,<br />

de la simple confrontation des idées pour apercevoir le<br />

li<strong>en</strong> qui les unit ? Pour le li<strong>en</strong> logique, c'est bi<strong>en</strong> incontestable,<br />

et nous l'apercevons clairem<strong>en</strong>t dans nos raisonnem<strong>en</strong>ts,<br />

sans avoir besoin de l'expérim<strong>en</strong>ter.<br />

Par exemple, lorsque nous raisonnons ainsi :<br />

L'être infini a toutes les perfections ;<br />

Or être éternel est une perfection ;<br />

Donc Dieu est éternel.<br />

Il est clair que l'esprit seul a saisi le li<strong>en</strong> ou le rapport<br />

qui unit la mineure à la majeure de ce syllogisme,<br />

et que l'expéri<strong>en</strong>ce s<strong>en</strong>sible ne peut ici jouer aucun<br />

rôle.<br />

Que si l'esprit seul se suffit à découvrir les rapports<br />

<strong>en</strong>tre deux jugem<strong>en</strong>ts, pourquoi pas le rapport <strong>en</strong>tre<br />

deux termes du même jugem<strong>en</strong>t ? Et de fait, dans une<br />

multitude de jugem<strong>en</strong>ts métaphysiques très généraux<br />

ou très subtils, on ne voit pas que l'expéri<strong>en</strong>ce puisse<br />

être utile, ni même possible.<br />

Lorsque j'affirme le principe d'id<strong>en</strong>tité : ce qui est,<br />

est ; ou celui de contradiction : ce qui est ne peut être<br />

<strong>en</strong> même temps et n'être pas ; ou celui d'unité : tout<br />

être est un, je ne vois pas de vérification expérim<strong>en</strong>tale<br />

utile à leur certitude, ni même possible.<br />

L'impossibilité d'une expéri<strong>en</strong>ce est <strong>en</strong>core plus manifeste<br />

dans les principes qui affirm<strong>en</strong>t une impossibilité<br />

idéale, et partant non expérim<strong>en</strong>tale. Lorsque j'affirme<br />

que deux droites prolongées à l'infini ne peuv<strong>en</strong>t<br />

r<strong>en</strong>fermer un espace, je reconnais clairem<strong>en</strong>t que tandis<br />

qu'il est possible d'expérim<strong>en</strong>ter une ligne courbe<br />

r<strong>en</strong>fermant un espace, il est impossible d'expérim<strong>en</strong>ter<br />

une ligne droite r<strong>en</strong>fermant un espace. Il y a ici con-<br />

Cette<br />

expéri<strong>en</strong>ce<br />

n'est pas<br />

requise.

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