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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Explication<br />

du<br />

passage.<br />

36 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

S'il fallait n'admettre <strong>en</strong> son esprit que des idées <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

claires, comme l'<strong>en</strong>seignait Descartes, on n'y<br />

admettrait que bi<strong>en</strong> peu de choses, peut-être ri<strong>en</strong> du<br />

tout. Car nous n'avons une idée parfaitem<strong>en</strong>t claire ou<br />

adéquate de ri<strong>en</strong>, pas même d'un grain de sable ou<br />

d'une goutte d'eau. Il faut, au contraire, comm<strong>en</strong>cer<br />

par admettre tous les faits évid<strong>en</strong>ts et parfaitem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

constatés, alors même que nous n'<strong>en</strong> aurions que des<br />

idées très obscures, — sauf à les expliquer <strong>en</strong>suite par<br />

des idées de plus <strong>en</strong> plus claires, s'il est possible 1 .<br />

Or, tel est bi<strong>en</strong> le cas de ce fait constant et universel<br />

de la nature : L'exist<strong>en</strong>ce du mouvem<strong>en</strong>t mutuel de<br />

tous les êtres cosmiques, qui se meuv<strong>en</strong>t et qui communiqu<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre eux par des actions, passions et réactions<br />

réciproques, parfaitem<strong>en</strong>t évid<strong>en</strong>tes.<br />

Mais comm<strong>en</strong>t expliquer la communication des êtres<br />

<strong>en</strong>tre eux ? — Je pourrais l'ignorer sans péril pour la<br />

thèse de l'objectivité. Cep<strong>en</strong>dant les plus grands génies<br />

de l'antiquité, notamm<strong>en</strong>t Aristote et S. <strong>Thomas</strong>, n'ont<br />

eu garde d'omettre une question si intéressante, et de<br />

satisfaire notre légitime curiosité.<br />

Voici leur p<strong>en</strong>sée, autant qu'il est possible de résumer<br />

<strong>en</strong> deux mots, une théorie profonde, qui demanderait<br />

de longs développem<strong>en</strong>ts, parce qu'elle suppose connue<br />

leur philosophie tout <strong>en</strong>tière.<br />

D'après ces maîtres de la philosophie, deux substances,<br />

deux atomes si l'on veut, impénétrables par leur matière,<br />

lorsqu'ils agiss<strong>en</strong>t l'un sur l'autre, se pénètr<strong>en</strong>t<br />

par leurs forces ou leurs actions réciproques. En sorte<br />

que « l'action de l'ag<strong>en</strong>t est vraim<strong>en</strong>t dans le pati<strong>en</strong>t »,<br />

1. « Sous prétexte qu'il ne faut admettre que ce que l'on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d parfaitem<strong>en</strong>t,<br />

on approuve, on rejette tout ce qu'on veut, sans songer<br />

qu'outre nos idées claires et distinctes, il y <strong>en</strong> a de confuses et de<br />

générales, qui ne laiss<strong>en</strong>t pas que d'<strong>en</strong>fermer des vérités si ess<strong>en</strong>tielles<br />

qu'on r<strong>en</strong>verserait tout <strong>en</strong> les niant. » Bossuet, t. XXVI, p. 202,

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