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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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I<br />

La méthodemathématique.<br />

Elle n'a<br />

ri<strong>en</strong><br />

d'empirique<br />

.<br />

356 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

et conditionnelles ; la troisième, aux certitudes morales,<br />

comme nous allons l'expliquer plus longuem<strong>en</strong>t.<br />

*<br />

* *<br />

Les sci<strong>en</strong>ces mathématiques ont pour matière les<br />

nombres et les figures, et pour principale fin le calcul<br />

des nombres (objet de l'arithmétique), et la mesure des<br />

figures (objet de la géométrie). Au premier aspect, l'objet<br />

de ces sci<strong>en</strong>ces pourrait donc paraître expérim<strong>en</strong>tal,<br />

plutôt qu'idéal et a priori. Mais il suffit d'un peu de<br />

réflexion pour constater le contraire.<br />

Les idées de nombre et de figure sont assurém<strong>en</strong>t<br />

tirées de l'expéri<strong>en</strong>ce, comme toutes nos idées les plus<br />

abstraites. Mais l'expéri<strong>en</strong>ce ne nous les donne pas<br />

toutes faites ; elle ne fournit que la matière et le cadre<br />

à l'activité de notre esprit.<br />

Elle nous prés<strong>en</strong>te divers objets, et c'est l'esprit qui<br />

les compte, qui découvre les nombres élém<strong>en</strong>taires, et<br />

après les avoir découverts, les combine à l'infini. De<br />

même l'expéri<strong>en</strong>ce nous prés<strong>en</strong>te des figures bi<strong>en</strong> peu<br />

géométriques, car il n'y a dans la nature s<strong>en</strong>sible, ni<br />

ligne droite parfaitem<strong>en</strong>t droite, ni cercle parfait, ni<br />

aucune de ces figures idéales, que notre esprit se construit<br />

lui-même avec les matériaux de l'expéri<strong>en</strong>ce,<br />

dégrossis et idéalisés par la p<strong>en</strong>sée.<br />

La fin de ces sci<strong>en</strong>ces, qui est de mesurer les grandeurs,<br />

n'est pas davantage expérim<strong>en</strong>tale, parce qu'il<br />

ne s'agit pas pour elle d'une mesure directe et empirique<br />

de grandeurs, mais seulem<strong>en</strong>t d'une mesure indirecte<br />

par le raisonnem<strong>en</strong>t. Par exemple, comm<strong>en</strong>t trouver<br />

la surface d'un cercle donné, ou bi<strong>en</strong> le volume<br />

d'un cylindre, d'un cube ou d'un prisme ? En pr<strong>en</strong>ant<br />

pour unité un autre cylindre plus petit, un autre cube,<br />

un autre cercle, et <strong>en</strong> comptant combi<strong>en</strong> de fois ils conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

cette unité ? Cette mesure directe et empirique

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