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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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<strong>LA</strong> RÉDUCTION <strong>DE</strong>S CRITÈRES EXTRINSÈQUES 2 7 5<br />

et même de la langue dont on se sert pour exprimer<br />

son doute, ce qui est au fond une illusion de l'esprit,<br />

et peut-être une imposture ; mais il est au contraire raisonnable,<br />

il est nécessaire, il est surtout philosophique<br />

de comm<strong>en</strong>cer par dire je crois. Sans cette croyance<br />

préalable des vérités générales qui sont reconnues, sous<br />

une expression ou sous une autre, dans la société humaine...<br />

il n'y a plus de base à la sci<strong>en</strong>ce, plus de principes<br />

aux connaissances humaines, plus de point fixe<br />

auquel on puisse attacher le premier anneau de la chaîne<br />

des vérités, plus de signe auquel on puisse distinguer<br />

la vérité de l'erreur, plus de raison <strong>en</strong> un mot au raisonnem<strong>en</strong>t...<br />

Gardi<strong>en</strong>ne fidèle et perpétuelle du dépôt<br />

sacré des vérités fondam<strong>en</strong>tales de l'ordre social, la<br />

société, considérée <strong>en</strong> général, <strong>en</strong> donne communication<br />

à ses <strong>en</strong>fants, à mesure qu'ils <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans la<br />

grande famille 1 . »<br />

C'est bi<strong>en</strong>, comme on le voit, la thèse générale du fidéisme,<br />

de l'antériorité de la foi sur la raison, et, l'ayant<br />

déjà réfutée, <strong>en</strong> montrant qu'elle contredit l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

et se contredit elle-même, nous nous disp<strong>en</strong>serons de<br />

rev<strong>en</strong>ir sur cette réfutation.<br />

Il suffira de discuter sur ce qu'il y a de plus original<br />

dans la p<strong>en</strong>sée de son fondateur, et ce qui fait le caractère<br />

propre du Bonaldisme, à savoir l'argum<strong>en</strong>t tiré<br />

de la nécessité du langage. Sans doute, cette nécessité<br />

du langage n'est pas précisém<strong>en</strong>t une idée nouvelle,<br />

et de Bonald n'a pas été le premier à la sout<strong>en</strong>ir, mais<br />

il est le premier qui <strong>en</strong> ait fait la preuve du fidéisme.<br />

« L'homme, dit-il, a besoin de signes ou de mots pour<br />

p<strong>en</strong>ser, comme pour parler ; c'est-à-dire que l'homme<br />

p<strong>en</strong>se sa parole avant de parler sa p<strong>en</strong>sée, et c'est ce<br />

qui fait qu'il s'énonce avec peine toutes les fois qu'il<br />

1. De Bonald, Recherches philosophiques, p. 62-69.<br />

Son nouvelargum<strong>en</strong>t.

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