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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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DIVERSITÉ <strong>DE</strong>S MÉTHO<strong>DE</strong>S ET <strong>DE</strong>S CERTITU<strong>DE</strong>S 367<br />

l'expérim<strong>en</strong>tation, qui, <strong>en</strong> reproduisant à notre gré le<br />

même phénomène, soit dans les mêmes conditions,<br />

soit <strong>en</strong> variant à l'infini ces conditions, nous permet<br />

plus facilem<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre le ressort ess<strong>en</strong>tiel,<br />

c'est-à dire la cause. Aussi les sci<strong>en</strong>ces qui ne peuv<strong>en</strong>t<br />

utiliser que l'observation, comme la météorologie,<br />

sont-elles d'ordinaire des sci<strong>en</strong>ces passives, toujours<br />

<strong>en</strong> retard ; tandis que les sci<strong>en</strong>ces expérim<strong>en</strong>tales, telles<br />

que la physique et la chimie, sont des sci<strong>en</strong>ces actives,<br />

conquérantes et presque toujours les premières dans<br />

la voie du progrès.<br />

Mais il ne suffit pas au savant d'avoir accumulé des<br />

faits, il lui faut <strong>en</strong>core, il lui faut surtout, s'élever jusqu'à<br />

la hauteur de l'idée, c'est-à-dire à la découverte de<br />

l'explication par les causes et les lois ; et ce n'est pas là<br />

un mince labeur, qu'augm<strong>en</strong>te parfois la quantité excessive<br />

et la richesse <strong>en</strong>combrant des faits accumulés.<br />

Aussi certains savants, comme égarés dans ce dédale,<br />

ont-ils pu, sans hyperbole, <strong>en</strong>vier l'honnête médiocrité,<br />

aurea mediocritas, des anci<strong>en</strong>s âges, comme le siècle<br />

de Périclès, où il était assurém<strong>en</strong>t plus facile de saisir<br />

les théories, au moins élém<strong>en</strong>taires, et de tracer les<br />

grandes lignes de la sci<strong>en</strong>ce 1 .<br />

Quoi qu'il <strong>en</strong> soit, supposons les faits ess<strong>en</strong>tiels connus<br />

; comm<strong>en</strong>t s'y pr<strong>en</strong>dre pour les interpréter et pour<br />

<strong>en</strong> dégager la véritable cause ?<br />

Dans l'introspection ou observation psychologique,<br />

nous avons souv<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce de l'effort causal qui<br />

produit certains phénomènes, et nous t<strong>en</strong>ons ainsi par<br />

la main le fil conducteur de la causalité. Mais dans<br />

l'observation extérieure, il n'<strong>en</strong> est plus ainsi ; ce n'est<br />

1. « Si Tycho-Brahé avait eu à sa portée les instrum<strong>en</strong>ts perfectionnés<br />

des observatoires modernes (révélant les nombreuses perturbations),<br />

jamais Kepler n'eût pu déduire de ses calculs les lois qui l'ont<br />

immortalisé, et dont Newton a su faire l'admirable synthèse. » De<br />

Lappar<strong>en</strong>t, Sci<strong>en</strong>ce et apolog., p. 113.<br />

L'interprétation<br />

des faits.

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