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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LES CRITÈRES : 4° <strong>LA</strong> RAISON<br />

ou tout au moins comme naturel à chacun. Ainsi de ce<br />

que chaque être vivant meurt, je conclus que la mortalité<br />

est naturelle à tous.<br />

La conclusion de la déduction est donc cont<strong>en</strong>ue dans<br />

l'ext<strong>en</strong>sion des prémisses ; et celle de l'induction cont<strong>en</strong>ue<br />

dans la compréh<strong>en</strong>sion des prémisses. Dans le<br />

premier cas, je tire le singulier qui était cont<strong>en</strong>u dans<br />

l'ext<strong>en</strong>sion de l'universel ; dans le second cas, je tire<br />

l'universel qui était cont<strong>en</strong>u dans la compréh<strong>en</strong>sion<br />

du singulier. Mais dans l'un et l'autre cas, la conclusion<br />

était déjà implicitem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>fermée dans les prémisses.<br />

Or, comme l'a très bi<strong>en</strong> remarqué le P. Lépidi : une<br />

chose implicitem<strong>en</strong>t affirmée reste la même une fois<br />

explicitem<strong>en</strong>t énoncée. L'implicite et l'explicite, sous<br />

deux formes différ<strong>en</strong>tes, sont au fond id<strong>en</strong>tiques, et nos<br />

deux raisonnem<strong>en</strong>ts, d'allure si opposée, sont ainsi<br />

pareillem<strong>en</strong>t ram<strong>en</strong>és au principe d'id<strong>en</strong>tité, qui <strong>en</strong> fait<br />

le solide fondem<strong>en</strong>t et la certitude inébranlable.<br />

*<br />

* *<br />

Après cet exposé sincère de la doctrine traditionnelle<br />

depuis Aristote, sur le raisonnem<strong>en</strong>t, le lecteur saisira<br />

facilem<strong>en</strong>t, par le contraste, la faiblesse de la théorie<br />

associationniste que les positivistes nous oppos<strong>en</strong>t, à<br />

la suite de Stuart Mill, de Sp<strong>en</strong>cer et de Taine.<br />

D'après la thèse positiviste, l'induction ne serait qu'une<br />

pure accumulation d'expéri<strong>en</strong>ces particulières semblables,<br />

une liaison empirique de faits, dont la formule ou<br />

la conclusion serait partant incapable de dépasser les<br />

limites de l'expéri<strong>en</strong>ce. La sci<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tière se réduirait<br />

donc à constater et à formuler des liaisons invariables<br />

de faits.<br />

L'argum<strong>en</strong>t principal de cette thèse est tiré de l'observation<br />

elle-même, et consiste à sout<strong>en</strong>ir que l'exam<strong>en</strong><br />

analytique de nos jugem<strong>en</strong>ts, soit immédiats, soit<br />

179<br />

II<br />

Théorie<br />

positiviste<br />

du raisonnem<strong>en</strong>t.

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