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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LE SUPRÊME MOTIF <strong>DE</strong> CERTITU<strong>DE</strong> : L'ÉVI<strong>DE</strong>NCE 317<br />

et partant comparer notre p<strong>en</strong>sée avec notre p<strong>en</strong>sée ; —<br />

c'est toujours la même équivoque, ou la même fausse<br />

théorie de la perception des s<strong>en</strong>s.<br />

Cette objection suppose qu'on ne peut jamais saisir<br />

l'objet lui-même, mais seulem<strong>en</strong>t la p<strong>en</strong>sée de l'objet.<br />

Or cela est faux, — ne cessons de le répéter, — parce<br />

que cela est contredit soit par l'expéri<strong>en</strong>ce de nos consci<strong>en</strong>ces,<br />

comme nous l'avons établi, soit par la simple<br />

logique qui déroule ainsi, dans nos consci<strong>en</strong>ces, la suite<br />

des événem<strong>en</strong>ts : 1° action de l'objet ; 2° passion, ou réception<br />

passive, du sujet ; 3° réactions émotionnelles et<br />

réaction représ<strong>en</strong>tative ou p<strong>en</strong>sée. C'est donc l'action<br />

de l'objet qui tombe la première sous le regard de la<br />

consci<strong>en</strong>ce, soit avant la passion, par son antériorité<br />

logique et sa note prédominante 1 ; soit avant toute espèce<br />

de réaction, par son antériorité chronologique. Avant<br />

de souffrir d'une action étrangère, il faut l'avoir reçue,<br />

et avant de se la représ<strong>en</strong>ter, il faut l'avoir perçue. On<br />

peut donc comparer l'objet représ<strong>en</strong>té avec l'objet perçu,<br />

la représ<strong>en</strong>tation avec l'objet lui-même dans sa<br />

prés<strong>en</strong>tation. Et voilà ce que la philosophie moderne<br />

s'obstine à méconnaître ou plutôt à ignorer.<br />

Cette notion d'évid<strong>en</strong>ce objective étant ainsi méconnue<br />

ou travestie par les subjectivistes, il ne faut plus<br />

s'étonner de l'embarras extrême et même du dédain avec<br />

lequel ils trait<strong>en</strong>t le critère de l'évid<strong>en</strong>ce.<br />

« En fait, écrit M. Rabier, l'évid<strong>en</strong>t sert de critérium.<br />

» — En fait, il le faut bi<strong>en</strong>, puisque le g<strong>en</strong>re humain<br />

n'<strong>en</strong> a pas d'autre à sa disposition. — « En droit,<br />

ajoute-t-il, ce critérium n'est pas sûr... Il y a des évi-<br />

1. La passion n'est pas l'objet, id quod, qui est perçu, ni une image<br />

intermédiaire, mais le moy<strong>en</strong>, id quo, ou la condition de l'union immédiate<br />

de l'ag<strong>en</strong>t et du pati<strong>en</strong>t. Ainsi lorsque je palpe un relief, c'est<br />

le relief que je perçois et non la passion du doigt, qui est <strong>en</strong> creux ; et<br />

si je palpe une surface concave, ce n'est pas davantage l'impression<br />

organique, qui est convexe. La passion, étant l'image r<strong>en</strong>versée de<br />

l'action, nous ferait tout voir à l'<strong>en</strong>vers.<br />

Ne peutoncomparer<br />

la<br />

p<strong>en</strong>sée<br />

qu'avec<br />

ellemême<br />

?<br />

Y a-t-il<br />

des évid<strong>en</strong>cesillusoires<br />

?

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