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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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EXISTENCE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CERTITU<strong>DE</strong> OBJECTIVE 41<br />

pourrait bi<strong>en</strong> se faire automatiquem<strong>en</strong>t et sûrem<strong>en</strong>t, si<br />

quelque ingénieux mécanisme faisait fatalem<strong>en</strong>t correspondre<br />

telle donnée inconsci<strong>en</strong>te à telle catégorie. Kant<br />

l'aurait ainsi compris, lorsqu'il dit que c'est « la matière<br />

ou cont<strong>en</strong>u empirique de l'intuition », ou bi<strong>en</strong> « la<br />

partie empirique qui nous est donnée du dehors 1 » qui<br />

« détermine la p<strong>en</strong>sée », tout <strong>en</strong> restant elle-même inconsci<strong>en</strong>te<br />

et inconnue.<br />

Mais je réponds que ce déterminisme dans l'application<br />

des catégories, — serait-il possible, ce que nous ne<br />

voulons pas discuter, — n'est pas toujours fatal, et laisse<br />

souv<strong>en</strong>t une large place à la liberté individuelle d'appréciation.<br />

Une même matière donnée, telle que l'oiseau<br />

dont on vi<strong>en</strong>t de parler, peut déterminer la g<strong>en</strong>èse<br />

de différ<strong>en</strong>ts concepts. Je puis le placer dans diverses<br />

catégories de substance, d'espace, de temps, de cause,<br />

d'effet... suivant le point de vue auquel j'ai la liberté<br />

de me placer. J'ai ici la consci<strong>en</strong>ce de mon choix, et<br />

partant la consci<strong>en</strong>ce de saisir ce fameux « cont<strong>en</strong>u<br />

donné du dehors », pour l'examiner à mon gré, sous<br />

l'aspect que je veux.<br />

L'automatisme, ajouté à l'innéité, ne suffirait donc<br />

pas à expliquer la liberté de mon exam<strong>en</strong>, ni la variété<br />

si grande de ses résultats. Impossible qu'il me disp<strong>en</strong>se<br />

de la vue elle-même de l'objet à examiner.<br />

2° L'habitude aveugle et innée que Kant appelle<br />

« forme a priori » de notre m<strong>en</strong>talité, ne suffit pas davantage,<br />

quoiqu'il <strong>en</strong> dise, pour expliquer nos jugem<strong>en</strong>ts<br />

nécessaires et évid<strong>en</strong>ts, tels que : le tout est plus<br />

grand que la partie. Si elle suffisait, toutes les autres<br />

1. Ces expressions ne peuv<strong>en</strong>t être que métaphoriques sous la plume<br />

de Kant, qui nie le passage du dehors au dedans. Que si quelque réalité<br />

v<strong>en</strong>ait <strong>en</strong> nous du dehors, il nous suffirait d'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce<br />

pour atteindre ce réel, tel qu'il est, avant toute réaction du<br />

sujet, — et la théorie de Kant croulerait par la base, puisque le s<strong>en</strong>s<br />

atteindrait immédiatem<strong>en</strong>t le réel. Or l'expéri<strong>en</strong>ce nous a montré qu'il<br />

<strong>en</strong> est ainsi.<br />

L'automatisme<br />

des<br />

idées ne<br />

suffit pas.<br />

2° Deuxième<br />

thèse<br />

de Kant.<br />

Critique.

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