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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Deuxième<br />

différ<strong>en</strong>ce<br />

.<br />

90 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

m<strong>en</strong>t nous ne connaissons le tout de ri<strong>en</strong> ; mais <strong>en</strong>core<br />

le peu que nous connaissons de chaque chose est luimême<br />

une synthèse d'une multitude de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

partiels les plus variés, arrivés à notre esprit par la<br />

porte de tous les s<strong>en</strong>s, à la suite d'observations diverses,<br />

analysant chacune des faces multiples du même objet.<br />

Or l'objet n'existe pas ainsi <strong>en</strong> lui-même, dans la nature,<br />

il n'est pas découpé, subdivisé, j'allais dire pulvérisé,<br />

dans un nombre infini de petits morceaux. Au<br />

contraire tout être est un : « omne <strong>en</strong>s est unum » ; et<br />

voilà une première différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre l'objet réel et l'objet<br />

perçu. Mais cette différ<strong>en</strong>ce n'altère nullem<strong>en</strong>t l'objectivité<br />

de la perception. Pour être vu <strong>en</strong> détail, un<br />

objet ne change pas de nature : chaque détail reste le<br />

même, qu'il soit étudié à part dans l'analyse, ou fondu<br />

dans la synthèse de l'exist<strong>en</strong>ce.<br />

Est-ce la seule différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre l'objet « <strong>en</strong> soi », et<br />

l'objet perçu ? Nullem<strong>en</strong>t, et nous <strong>en</strong> admettons <strong>en</strong>core<br />

une seconde, relative à la capacité de chacun. Le même<br />

objet placé à la même distance, dans les mêmes conditions<br />

d'éclairage, ne sera pas perçu id<strong>en</strong>tiquem<strong>en</strong>t par<br />

tous les spectateurs. Les uns le verront d'une manière<br />

plus distincte, les autres plus confusém<strong>en</strong>t ; certains ne<br />

verront qu'une moitié de l'objet, s'ils sont atteints<br />

d'hémiplégie 1 ; d'autres <strong>en</strong>fin, dont la vue s'est très<br />

affaiblie, ne verront ri<strong>en</strong> du tout. Ces différ<strong>en</strong>ces de<br />

perception du même objet, prouv<strong>en</strong>t que l'action lumineuse<br />

de cet objet n'est pas reçue tout <strong>en</strong>tière par les<br />

yeux de tous les spectateurs : les uns reçoiv<strong>en</strong>t plus, les<br />

autres moins, suivant la capacité et la délicatesse de<br />

chaque organe visuel. Mais elles ne prouv<strong>en</strong>t pas que le<br />

peu qui est vu, soit vu autrem<strong>en</strong>t qu'il n'est <strong>en</strong> réalité.<br />

4. Nous avons montré que le daltonisme n'était qu'une vue partielle<br />

des rayons qui compos<strong>en</strong>t les couleurs. (L'objectivité des s<strong>en</strong>s externes,<br />

p . 199.)

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