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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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LE DOUTE MÉTHODIQUE POUR L'EMPLOI <strong>DE</strong>S CRITÈRES 341<br />

douter réellem<strong>en</strong>t et sérieusem<strong>en</strong>t des choses les plus<br />

évid<strong>en</strong>tes et de l'évid<strong>en</strong>ce elle-même, — un tel état d'esprit<br />

ne dép<strong>en</strong>dant pas de notre volonté ; — soit parce<br />

qu'après avoir fait cette concession imprud<strong>en</strong>te au scepticisme<br />

le plus radical, il ne resterait plus aucun critère<br />

ni aucun moy<strong>en</strong> pour avancer dans la recherche de la<br />

vérité. Comme l'a finem<strong>en</strong>t remarqué M. Rabier : « Descartes<br />

s'est ainsi mis dans l'état d'un homme, qui, par<br />

crainte de s'égarer <strong>en</strong> marchant, se serait coupé les jambes<br />

; il n'y a plus pour lui possibilité de faire un seul<br />

pas 1 . » Le point de départ du philosophe ne serait plus<br />

qu'un point d'arrêt et un tombeau, où tout progrès logique<br />

de la p<strong>en</strong>sée serait à jamais <strong>en</strong>seveli.<br />

A cette première question, anti-sci<strong>en</strong>tifique et antirationnelle,<br />

il faut donc <strong>en</strong> substituer une seconde :<br />

faut-il comm<strong>en</strong>cer la recherche de la vérité <strong>en</strong> agissant<br />

comme si l'on doutait, c'est-à-dire <strong>en</strong> doutant fictivem<strong>en</strong>t<br />

et méthodiquem<strong>en</strong>t de tout, même de l'évid<strong>en</strong>ce,<br />

ou faut-il réserver et soustraire au doute universel, un<br />

ou plusieurs principes premiers ?<br />

C'est sur cette nouvelle question, <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce si<br />

simple, que porte le débat si vif et si étrangem<strong>en</strong>t<br />

compliqué des philosophes. Pour y apporter un peu de<br />

lumière, qu'on nous permette de distinguer deux points<br />

de vue fort différ<strong>en</strong>ts, dont l'oubli nous semble avoir<br />

été la cause des plus fâcheux mal<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus. Le point de<br />

départ du philosophe peut, <strong>en</strong> effet, l'ori<strong>en</strong>ter vers deux<br />

buts assez différ<strong>en</strong>ts. Ou bi<strong>en</strong> il cherchera à découvrir<br />

la vérité ; ou bi<strong>en</strong> à la démontrer aux autres, une fois<br />

découverte. Méthode d'inv<strong>en</strong>tion et méthode de démonstration,<br />

étant choses fort différ<strong>en</strong>tes, peuv<strong>en</strong>t exiger des<br />

points de départ différ<strong>en</strong>ts. Nous allons les examiner<br />

successivem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par la méthode d'inv<strong>en</strong>tion<br />

ou de découverte.<br />

1. Rabier, logique.<br />

Sera-t-il<br />

fictif et<br />

universel<br />

?

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