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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Sera-t-il<br />

sérieux<br />

et<br />

universel<br />

?<br />

3 4 0 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

incontestables ? Cette question, grave et fondam<strong>en</strong>tale,<br />

a, comme on le sait, depuis Descartes, soulevé les polémiques<br />

les plus passionnées, qui sont <strong>en</strong>core loin d'être<br />

closes. Cep<strong>en</strong>dant les passions qui n'ont qu'un temps<br />

devrai<strong>en</strong>t être assez calmées, aujourd'hui, pour qu'il soit<br />

possible de comm<strong>en</strong>cer à voir clair dans une question<br />

si importante et toujours si embrouillée.<br />

Pour y mieux réussir, nous écarterons tout débat<br />

sur la p<strong>en</strong>sée personnelle de Descartes. Certes, ses int<strong>en</strong>tions<br />

étai<strong>en</strong>t droites, et nous reconnaissons volontiers<br />

que son doute n'a ri<strong>en</strong> de commun avec celui des<br />

sceptiques. Comme l'a très bi<strong>en</strong> dit M. Brochard : « Les<br />

sceptiques ne dout<strong>en</strong>t que pour douter ; Descartes ne<br />

doute que pour arriver à la vérité. Le doute des sceptiques<br />

est définitif ; celui de Descartes est provisoire. Le<br />

doute des sceptiques est une fin ; celui de Descartes, un<br />

moy<strong>en</strong> 1 . »<br />

Mais il ne suffit pas que les int<strong>en</strong>tions d'un philosophe<br />

soi<strong>en</strong>t droites ; il faut aussi que sa p<strong>en</strong>sée soit juste.<br />

Or la p<strong>en</strong>sée personnelle de Descartes était-elle de<br />

préconiser comme méthode un doute universel, sérieux<br />

et réel, ou seulem<strong>en</strong>t fictif et méthodique ? C'est là un<br />

point d'histoire difficile à élucider, car on apporte, <strong>en</strong><br />

faveur des deux interprétations, des textes égalem<strong>en</strong>t<br />

probants, qui prouv<strong>en</strong>t tout au moins l'incertitude ou<br />

l'hésitation de leur auteur. Ecartons donc cette polémique<br />

stérile, pour nous placer au point de vue de la vérité<br />

objective et impersonnelle.<br />

A cette première question : faut-il comm<strong>en</strong>cer la<br />

recherche de la vérité <strong>en</strong> doutant réellem<strong>en</strong>t et sérieusem<strong>en</strong>t<br />

de tout, même des choses évid<strong>en</strong>tes et de l'évid<strong>en</strong>ce<br />

elle-même ? Nous répondons, sans hésiter : non,<br />

cela est impossible ; soit parce qu'il est impossible de<br />

1. Brochard, De la méthode de Descartes, p. 105.

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