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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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2 e Hypothèse<br />

:<br />

différ<strong>en</strong>ce<br />

de<br />

nature.<br />

74 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

celle d'un monde, est-il vrai que la sci<strong>en</strong>ce de l'homme<br />

serait <strong>en</strong> opposition formelle avec notre sci<strong>en</strong>ce actuelle<br />

? On l'a prét<strong>en</strong>du 1 . On a dit que la sci<strong>en</strong>ce de<br />

l'homme dép<strong>en</strong>dait de sa taille ; <strong>en</strong> sorte que si notre<br />

corps était de dim<strong>en</strong>sions infinim<strong>en</strong>t petites, comme<br />

celles d'un atome, nous ne pourrions constater que les<br />

lois des mouvem<strong>en</strong>ts atomiques, les lois de la capillarité,<br />

et les autres lois de ce monde des infinim<strong>en</strong>t petits,<br />

si différ<strong>en</strong>t de notre monde, et qu'alors nous imaginerions<br />

que tout dans la nature est soumis à de telles lois.<br />

Par suite, quelle physique et quelle mécanique étranges !<br />

N'ayant jamais vu, par exemple, l'application du principe<br />

d'Archimède ou de la loi de Mariotte, nous les traiterions<br />

de faussetés.<br />

Que si, au contraire, nos s<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t d'une taille d'un<br />

million de fois supérieure, nous verrions des phénomènes<br />

que notre petitesse actuelle ne nous permet pas<br />

d'embrasser, nous ne verrions pas une multitude de<br />

ceux que nous voyons prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, et nous nous forgerions<br />

<strong>en</strong>core une nouvelle physique et une nouvelle<br />

mécanique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t opposées.<br />

Mais qui ne voit qu'un tel rêve se déroule tout <strong>en</strong>tier<br />

dans le sophisme ab uno disce omnes. Si l'imagination<br />

du Lilliputi<strong>en</strong> l'invite à tout mesurer à sa taille, sa raison<br />

le lui déf<strong>en</strong>d. Et sa raison ne le trompera pas <strong>en</strong><br />

lui disant de ne pas élargir ses conclusions au delà de<br />

ses prémisses. Sa physique est vraie pour le monde<br />

qu'il observe, et ni la nôtre, ni celle du géant ne saurai<strong>en</strong>t<br />

la contredire, mais seulem<strong>en</strong>t la compléter.<br />

Dans la seconde hypothèse, celle de la diversité spécifique,<br />

si l'un de nos s<strong>en</strong>s était organisé autrem<strong>en</strong>t, il<br />

serait un sixième s<strong>en</strong>s, qui nous découvrirait des aspects<br />

nouveaux des objets, sans contredire toutefois les<br />

1. Cf. Le Correspondant, 25 septembre 1906, p. 1050.

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