30.06.2013 Views

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

2e<br />

Objec-<br />

tion de<br />

Stuart<br />

Mill.<br />

160 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

que sans ce rapprochem<strong>en</strong>t expérim<strong>en</strong>tal, nous ne la<br />

compr<strong>en</strong>drions jamais.<br />

Sans doute, ajoute-t-il, l'expéri<strong>en</strong>ce extérieure n'est<br />

pas toujours possible, mais alors il faut que l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

imaginaire y supplée, comme dans l'exemple déjà donné,<br />

il faut prolonger m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t à l'infini une ligne droite<br />

pour compr<strong>en</strong>dre qu'elle ne peut, sans cesser d'être<br />

droite, se recourber pour embrasser un espace circu-<br />

laire. Or l'expéri<strong>en</strong>ce imaginaire vaut l'expéri<strong>en</strong>ce exté-<br />

rieure, c'est toujours la vue d'un fait s<strong>en</strong>sible qui s'ex-<br />

prime dans la formule idéale ; et ce fait s<strong>en</strong>sible donne<br />

à la fois les termes et leur rapport.<br />

Le second argum<strong>en</strong>t attaqué par Stuart Mill serait<br />

celui-ci : L'expéri<strong>en</strong>ce nous montre ce qui est et non<br />

pas ce qui doit être. Or la proposition idéale exprime<br />

non ce qui est, mais ce qui doit être. Donc l'expéri<strong>en</strong>ce<br />

ne suffit pas à nous donner la proposition idéale.<br />

Stuart Mill nie la mineure de cet argum<strong>en</strong>t. Non, dit-<br />

il, la proposition idéale ne peut exprimer ce qui doit<br />

être, parce que cela n'existe pas. c'est une pure illu-<br />

sion de l'esprit. Qu'est-ce à dire que deux et deux font<br />

quatre ou que le tout est plus grand que la partie,<br />

sinon que l'on ne peut concevoir le contraire ? Sans<br />

doute, nous ne pouvons concevoir que 2 + 2 fass<strong>en</strong>t<br />

plus ou moins de 4 ; ni que le tout ne soit pas plus grand<br />

qu'une seule de ses parties. Mais cette inconcevabilité<br />

d'une proposition contradictoire est un fait relatif et<br />

conting<strong>en</strong>t, qui a été dém<strong>en</strong>ti plus d'une fois, comme<br />

l'histoire le prouve surabondamm<strong>en</strong>t. Jadis nos pères<br />

ont cru que l'exist<strong>en</strong>ce des antipodes était inconcevable ;<br />

que le mouvem<strong>en</strong>t terrestre de rotation était inconce-<br />

vable ; que l'action à distance de la parole ou de la p<strong>en</strong>-<br />

sée était inconcevable ; et ce ne sont pas des esprits<br />

médiocres ou incultes qui le p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t ainsi, mais des<br />

esprits émin<strong>en</strong>ts, des savants de premier ordre, comme

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!