30.06.2013 Views

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LES CRITÈRES : 6° LE TÉMOIGNAGE DIVIN 253<br />

changeait à la fois ou successivem<strong>en</strong>t. Comme l'a très<br />

bi<strong>en</strong> dit le R. P. Lagrange : « Ce goût du progrès, presque<br />

maladif de notre temps, ne doit pas nous faire perdre<br />

de vue les conditions du progrès : or la stabilité des<br />

bases est la principale 1 . » Un être vivant, plante ou<br />

animal, pour se développer et grandir a besoin de rester<br />

le même, et partant d'avoir une partie, la partie<br />

fondam<strong>en</strong>tale et individuelle, qui ne change pas, tandis<br />

que les parties accessoires ou accid<strong>en</strong>telles chang<strong>en</strong>t.<br />

Or nous sout<strong>en</strong>ons précisém<strong>en</strong>t, — contrairem<strong>en</strong>t au<br />

néo-kantisme et au relativisme contemporains, dont la<br />

majeure partie de cet ouvrage a été la réfutation, —<br />

que l'esprit humain peut atteindre, et atteint de fait,<br />

certaines vérités absolues, quoique d'une manière il est<br />

vrai très imparfaite, fragm<strong>en</strong>taire et inadéquate, —<br />

vérités absolum<strong>en</strong>t nécessaires et universelles, nous<br />

l'avons vu, qui constitu<strong>en</strong>t le fond si riche de cette<br />

philosophie fondam<strong>en</strong>tale et universelle, philosophia<br />

per<strong>en</strong>nis, comme l'appelait Leibnitz, et sur lequel doiv<strong>en</strong>t<br />

se greffer toutes les opinions, tous les systèmes<br />

d'école, s'ils veul<strong>en</strong>t vivre.<br />

Quoique ces vérités fondam<strong>en</strong>tales nous soi<strong>en</strong>t connues<br />

d'une manière ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t imparfaite et inadéquate,<br />

comme nous v<strong>en</strong>ons de l'accorder, on ne peut<br />

<strong>en</strong> conclure qu'elles soi<strong>en</strong>t fausses, et que l'évolution<br />

puisse un jour les éliminer. Entre l'inadéquat et le<br />

faux, nos adversaires font ici une confusion sophistique,<br />

qu'on ne saurait trop mettre <strong>en</strong> lumière. Le faux affirme<br />

le contraire de ce qui est, et partant la sci<strong>en</strong>ce de demain<br />

devra l'éliminer ; l'inadéquat affirme ce qui est, il<br />

affirme la vérité, sans la saisir pourtant tout <strong>en</strong>tière ;<br />

et par conséqu<strong>en</strong>t la sci<strong>en</strong>ce de demain devra le compléter,<br />

mais elle se r<strong>en</strong>ierait elle-même <strong>en</strong> l'éliminant<br />

1. Lagrange, La méthode historique, p. 35.<br />

L'inadéquat<br />

et<br />

le faux.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!