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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Son attitude<strong>en</strong>vers<br />

la<br />

raison.<br />

284 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

Son trait commun avec les systèmes précéd<strong>en</strong>ts,<br />

c'est qu'il fait reposer la raison sur la foi et non la foi<br />

sur la raison, et qu'il s'applique à l'élimination de tout<br />

argum<strong>en</strong>t certain dans la g<strong>en</strong>èse et la justification de la<br />

foi. Il se heurte donc aux mêmes difficultés et aux mêmes<br />

contradictions que les trois systèmes classiques, et<br />

se trouve condamné par les mêmes vices fondam<strong>en</strong>taux.<br />

Cep<strong>en</strong>dant il ti<strong>en</strong>t à justifier la foi chréti<strong>en</strong>ne, à faire<br />

la preuve, — au moins une certaine preuve, — de la foi,<br />

et c'est ici toute l'originalité du système.<br />

Il est clair qu'il ne prét<strong>en</strong>d plus justifier la foi par la<br />

raison. Pour Newman, la raison est l'<strong>en</strong>nemi-né de<br />

la foi, ou à peu près. Elle est l'ars<strong>en</strong>al inépuisable des<br />

difficultés contre la foi, et n'est guère bonne qu'à détruire<br />

elle-même ses propres objections. « La raison, nous ditil,<br />

est un fruit de la chute. On ne la retrouve pas dans<br />

le Paradis terrestre, ni chez les <strong>en</strong>fants. C'est tout au plus<br />

si l'Eglise la tolère 1 . »<br />

Lorsqu'il développe des argum<strong>en</strong>ts rationnels ou historiques<br />

de la foi, il affecte de n'y attacher aucune valeur<br />

probante ; ce ne sont à ses yeux que des « occasions »<br />

ou des prétextes à l'acte de foi, lequel reste indiffér<strong>en</strong>t à<br />

toute espèce de preuve rationnelle. « Croyez d'abord,<br />

dit Newman, les preuves vi<strong>en</strong>dront après... Les preuves<br />

sont bi<strong>en</strong> plus la récomp<strong>en</strong>se que le fondem<strong>en</strong>t de la<br />

foi... Elles persuad<strong>en</strong>t ceux qui sont déjà persuadés...<br />

Elles fortifi<strong>en</strong>t l'adhésion du croyant mais ne la chang<strong>en</strong>t<br />

pas... Les miracles (de Notre-Seigneur) ne sont<br />

pas les preuves, mais les objets de la foi 2 . »<br />

Bi<strong>en</strong> plus, il est impossible, d'après Newman, de<br />

prouver l'exist<strong>en</strong>ce de Dieu, l'immortalité de l'âme, ou<br />

1. Cité par Brémond, Newman, Psychologie de la foi, p. 66. — Newman<br />

était nominaliste ; comme Stuart Mill, il niait le caractère universel<br />

de l'idée et la valeur absolue des principes de la raison.<br />

2. Cité par Brémond, Ibid., p. 341.

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