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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Comm<strong>en</strong>t<br />

se pose la<br />

question.<br />

24 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

plus du ressort de la logique, mais de la pathologie.<br />

On ne peut raisonner avec un homme, qui, de parti<br />

pris, abdique sa raison, pas plus qu'on ne raisonne avec<br />

une statue de pierre, une plante ou une bûche, sui-<br />

vant la comparaison qu'Aristote faisait du sceptique,<br />

.<br />

Mais si la question de la certitude objective <strong>en</strong> géné-<br />

ral, n'<strong>en</strong> est pas une aux yeux du s<strong>en</strong>s commun, elle de-<br />

vi<strong>en</strong>t un problème ardu et difficile, dès qu'on veut re-<br />

chercher quel <strong>en</strong> est l'objet précis, et quelles sont les<br />

limites naturelles du champ de la certitude humaine.<br />

En réponse à cette nouvelle question, nous allons<br />

exposer, assez longuem<strong>en</strong>t, vu l'importance capitale du<br />

sujet, d'abord la solution de la philosophie tradition-<br />

nelle, puis celle de la philosophie moderne, kantiste et<br />

néo-kantiste, dont nous ferons la critique approfondie.<br />

Avertissons toutefois le lecteur, pour l'ori<strong>en</strong>ter dans<br />

sa marche, que les modernes s'accord<strong>en</strong>t à ne reconnaî-<br />

tre au sujet p<strong>en</strong>sant que la connaissance ou l'intuition<br />

directe de ses propres idées et de ses états de consci<strong>en</strong>ce,<br />

rev<strong>en</strong>ant ainsi par un chemin détourné à la certitude<br />

purem<strong>en</strong>t subjective, puisque le moi <strong>en</strong> serait le seul<br />

objet ; — tandis que tous les disciples d'Aristote et de<br />

S. <strong>Thomas</strong> souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t unanimem<strong>en</strong>t qu'il a l'intuition<br />

directe de divers objets étrangers, avant même celle de<br />

ses propres idées ou de ses propres affections. Ainsi<br />

quand je palpe un relief, c'est la figure <strong>en</strong> relief que je<br />

perçois avant de percevoir mon impression tactile qui<br />

est <strong>en</strong> creux ; et quand je compte des pièces de monnaie,<br />

c'est leur nombre que je perçois avant de percevoir mon<br />

idée de nombre. L'opposition radicale des deux doctri-<br />

nes, objectiviste et subjectiviste, suffirait même à dis-<br />

tinguer nettem<strong>en</strong>t la philosophie traditionnelle de la phi-<br />

losophie moderne, par leur caractéristique ess<strong>en</strong>tielle.<br />

1. Aristote, Métaphysique, III, c. 4, § 20. (Didot.)

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