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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Deuxième<br />

cas : In-<br />

duction<br />

des lois<br />

naturel-<br />

les.<br />

174 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

diatem<strong>en</strong>t l'égalité. Les deux termes ne seront unis dans<br />

notre esprit qu'au moy<strong>en</strong> d'une expéri<strong>en</strong>ce analytique,<br />

finissant par nous faire compr<strong>en</strong>dre qu'il n'<strong>en</strong> peut être<br />

autrem<strong>en</strong>t, parce que l'on ne peut augm<strong>en</strong>ter l'un des<br />

trois angles, sans diminuer d'autant les autres, et qu'il<br />

y a ainsi comp<strong>en</strong>sation. Aussi dès que j'ai compris que<br />

l'égalité des 3 angles à 2 droits n'appart<strong>en</strong>ait pas seule-<br />

m<strong>en</strong>t aux triangles ABC, <strong>DE</strong>F,... mais à la nature même<br />

du triangle, j'arrête aussitôt mes expéri<strong>en</strong>ces sur de<br />

nouveaux triangles, parce qu'elles serai<strong>en</strong>t inutiles, et<br />

je conclus, sans crainte d'erreur et avec une parfaite<br />

évid<strong>en</strong>ce, au principe universel et nécessaire : les 3 an-<br />

gles d'un triangle quelconque val<strong>en</strong>t 2 droits.<br />

La rigueur de ce raisonnem<strong>en</strong>t ne fait aucun doute,<br />

puisqu'il repose sur le principe démontré <strong>en</strong> ontologie,<br />

que les ess<strong>en</strong>ces abstraites des choses sont nécessaires<br />

et partant immuables. Nécessaires, car on ne peut les<br />

concevoir autrem<strong>en</strong>t qu'elles ne sont, <strong>en</strong> vertu même<br />

du principe d'id<strong>en</strong>tité : le cercle est rond, et l'on ne peut<br />

le concevoir carré. L'ess<strong>en</strong>ce du cercle est donc néces-<br />

saire, et partant immuable, puisque ce qui est nécessaire<br />

ne saurait changer — même par la toute-puissance di-<br />

vine — qui ne peut faire l'impossible, non par défaut<br />

de puissance, mais par le défaut d'être possible qui man-<br />

que à une notion contradictoire.<br />

Tel est le roc immuable du premier g<strong>en</strong>re d'induction.<br />

En est-il de même du second ? Pour résoudre la ques-<br />

tion recourons <strong>en</strong>core à l'analyse.<br />

La quinine a guéri de la fièvre Pierre, Paul, Jacques<br />

et plusieurs autres malades. Ai-je le droit d'<strong>en</strong> conclure<br />

qu'elle doit <strong>en</strong>core guérir de la fièvre tel ou tel autre<br />

malade ? Oui, j'<strong>en</strong> ai le droit, si d'une part, il est bi<strong>en</strong><br />

constaté que c'est bi<strong>en</strong> à la nature même de la quinine<br />

que je dois les premières guérisons ; et si, d'autre part,<br />

elle est administrée à ces malades exactem<strong>en</strong>t dans les

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