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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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L'innéisme<br />

des<br />

jugem<strong>en</strong>ts<br />

ne<br />

suffit pas.<br />

42 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

propositions qu'une longue habitude a invétérées dans<br />

mon esprit : le soleil se lève et se couche ; les corps sont<br />

pesants, etc., apparaîtrai<strong>en</strong>t à nos yeux avec le même<br />

caractère d'évid<strong>en</strong>te nécessité. Or il n'<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong>, et<br />

nous concevons fort bi<strong>en</strong>, soit des corps impondérables,<br />

soit des soleils éteints.<br />

Il faut donc expliquer autrem<strong>en</strong>t l'évid<strong>en</strong>te nécessité<br />

des axiomes. Bi<strong>en</strong> loin d'être le produit d'une habitude<br />

aveugle, elle vi<strong>en</strong>t de la perception claire d'une relation<br />

nécessaire <strong>en</strong>tre les notions comparées. Les notions de<br />

partie et de tout, comparées <strong>en</strong>tre elles, nous montr<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> effet une inégalité nécessaire de grandeur, impossible<br />

à nier sans contradiction. Ainsi le tout se montre<br />

nécessairem<strong>en</strong>t plus grand que sa partie, et il serait<br />

contradictoire qu'il <strong>en</strong> fût autrem<strong>en</strong>t. Les formes a<br />

priori de notre esprit ne suffis<strong>en</strong>t donc pas, il faut <strong>en</strong><br />

outre la perception des formes réelles des objets euxmêmes,<br />

pour expliquer le phénomène d'évid<strong>en</strong>ce objective<br />

que nous éprouvons parfois, soit dans nos perceptions,<br />

soit dans nos jugem<strong>en</strong>ts.<br />

Cela est r<strong>en</strong>du <strong>en</strong>core plus manifeste par la liberté<br />

que nous avons de réviser nos premiers jugem<strong>en</strong>ts, de<br />

soumettre à l'analyse leur raison d'être, et de susp<strong>en</strong>dre<br />

notre ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t, jusqu'à ce que leur évid<strong>en</strong>ce objective<br />

ait apparu plus lumineuse, sous l'effort de la réflexion.<br />

Leur forme a priori ne nous suffisait donc pas.<br />

Du reste, nous sommes loin de nier le rôle important<br />

des habitudes intellectuelles, même des habitudes<br />

innées, du bon s<strong>en</strong>s, déjà reconnu par S. <strong>Thomas</strong>. L'habitude<br />

peut transformer un jugem<strong>en</strong>t réfléchi <strong>en</strong> jugem<strong>en</strong>t<br />

spontané, irréfléchi, dont il nous faudra rechercher<br />

le s<strong>en</strong>s obscurci et rallumer la clarté confuse. Nous<br />

nions seulem<strong>en</strong>t l'exist<strong>en</strong>ce de jugem<strong>en</strong>ts aveugles, ou<br />

synthétiques a priori, que nous affirmerions nécessairem<strong>en</strong>t<br />

sans <strong>en</strong> percevoir aucune raison, même confuse,<br />

et qu'il serait impossible de mettre <strong>en</strong> pleine lumière.

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