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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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EXISTENCE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CERTITU<strong>DE</strong> OBJECTIVE 57<br />

vite reconnu leurs illusions, grâce aux lumières — d'ailleurs<br />

incertaines — de l'hypercritique 1 .<br />

*<br />

* *<br />

Effrayés de cette ruine imm<strong>en</strong>se, les néo-kantistes,<br />

qui veul<strong>en</strong>t compter parmi les hommes de sci<strong>en</strong>ce et<br />

d'ordre moral, ont essayé d'étayer l'édifice branlant du<br />

kantisme, <strong>en</strong> y ajoutant un élém<strong>en</strong>t nouveau. Désespérant,<br />

comme Kant, de la raison humaine et l'abandonnant<br />

à son impuissance native, ils ont essayé d'appuyer<br />

la certitude de nos connaissances, non plus sur le besoin<br />

aveugle d'un impératif catégorique, mais sur un<br />

acte libre de la volonté.<br />

R<strong>en</strong>ouvier, fondateur du néo-criticisme, remarquant<br />

que les formes a priori de Kant, id<strong>en</strong>tiques chez tous<br />

les hommes et appliquées par tous selon des lois nécessaires,<br />

ne pouvai<strong>en</strong>t expliquer les contradictions égalem<strong>en</strong>t<br />

sincères des philosophes, imagina de les expliquer<br />

par le jeu de la liberté humaine 2 . Repr<strong>en</strong>ant pour<br />

son compte le fameux dilemme de Lequier, il raisonna<br />

ainsi : la vérité et l'erreur sont le produit de la nécessité<br />

ou de la liberté ; or elles ne peuv<strong>en</strong>t être le produit de<br />

la nécessité, sinon elles serai<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques chez tous ;<br />

donc elles sont le produit de la liberté. D'où la célèbre<br />

formule : « nous faisons l'erreur et la vérité <strong>en</strong> nous ».<br />

1. Il importe de noter que la théologie n'est pas moins ébranlée<br />

par ces nouveaux sceptiques, que la philosophie. Si l'homme ne peut<br />

avoir aucune règle extrinsèque de vérité absolue et supérieure à luimême<br />

; s'il doit compter pour ri<strong>en</strong> tout ce qui n'est pas le produit imman<strong>en</strong>t<br />

de sa propre personnalité, toute autorité divine ou humaine est<br />

ainsi ruinée. Plus de témoignage extérieur, plus de révélation possible !<br />

Le dogme, si l'on reti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core ce mot, comme toute croyance et<br />

toute règle de vie, doit sortir du fond intime de l'homme, de l'effort<br />

vital de l'âme humaine. La religion, dite révélée, n'est qu'un produit<br />

spontané de la consci<strong>en</strong>ce humaine à la recherche mystique d'un être<br />

supérieur. Les dogmes ne sont plus que des conceptions provisoires<br />

qui chang<strong>en</strong>t et évolu<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus, sans autre norme que la<br />

loi du progrès humain.<br />

2. R<strong>en</strong>ouvier, Psychologie, t. II, p. 342 et suiv.<br />

Nouveaux<br />

essais<br />

néo-criticistes.<br />

1° Le<br />

volontarisme<br />

de<br />

R<strong>en</strong>ouvier.

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