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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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Sa<br />

critique.<br />

272 BASES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CONNAISSANCE</strong> ET <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CROYANCE</strong><br />

C'est la traduction, <strong>en</strong> termes nets et précis, de la thèse<br />

équival<strong>en</strong>te, mais plus embrouillée de Huet, qui, après<br />

avoir dit que la certitude humaine n'est pas une vraie<br />

certitude, mais une probabilité ou une appar<strong>en</strong>ce de certitude,<br />

<strong>en</strong> tire cette conclusion : « Quoique la raison<br />

puisse atteindre le plus haut degré de certitude humaine,<br />

ce n'est pas là une certitude parfaite, que la foi<br />

seule peut nous donner 1 . »<br />

Or nous sout<strong>en</strong>ons que cette thèse fondam<strong>en</strong>tale du<br />

fidéisme est fausse, et que la foi <strong>en</strong> la révélation divine<br />

n'est pas le seul ni le premier critère de vérité.<br />

En effet, cette thèse fidéiste contredit l'expéri<strong>en</strong>ce et<br />

se contredit elle-même.<br />

Elle contredit l'expéri<strong>en</strong>ce la plus élém<strong>en</strong>taire, car il<br />

est évid<strong>en</strong>t que, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de la foi divine, nous<br />

connaissons tout d'abord, sans aucune crainte d'erreur,<br />

une multitude de faits ou de vérités, tels que notre propre<br />

exist<strong>en</strong>ce ou l'exist<strong>en</strong>ce du monde, le principe que<br />

2 + 2 = 4, ou que le tout est plus grand que la partie.<br />

Non seulem<strong>en</strong>t ces choses sont absolum<strong>en</strong>t certaines,<br />

aux yeux de tout homme de bon s<strong>en</strong>s, mais on ne<br />

voit pas comm<strong>en</strong>t la révélation pourrait être utile pour<br />

nous <strong>en</strong> mieux convaincre.<br />

Cette thèse, <strong>en</strong> second lieu, se contredit elle-même,<br />

Car une foi raisonnable ne pouvant être aveugle et sans<br />

motifs, il faut bi<strong>en</strong> se servir de la raison pour établir<br />

l'exist<strong>en</strong>ce et la valeur de la révélation ; et, par ce<br />

cercle vicieux, le fidéisme met ainsi <strong>en</strong> péril cette foi<br />

qu'il se proposait de raffermir et de déf<strong>en</strong>dre.<br />

En d'autres termes, la foi du fidéiste est certaine ou<br />

elle ne l'est pas. Si elle ne l'est pas, elle ne peut fonder<br />

1. « Ex quibus liquido constat, rationem... licet summam obtineat<br />

humanam certitudinem, aliquid tam<strong>en</strong> ei ad perfectam certitudinem<br />

deesse, quod suppletur per fidem. » Huetius, De imbecillitate m<strong>en</strong>tis<br />

humanæ, l. III, 15.

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