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DE LA CONNAISSANCE & DE LA CROYANCE - Thomas d'Aquin en ...

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EXISTENCE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CERTITU<strong>DE</strong> OBJECTIVE 29<br />

sa t<strong>en</strong>dresse, que son père, sa mère, sa femme et ses<br />

<strong>en</strong>fants n'étai<strong>en</strong>t, eux aussi, que des idées, son courage<br />

l'abandonna. Il p<strong>en</strong>sa qu'un principe qui conduisait à<br />

de si absurdes conséqu<strong>en</strong>ces, devait être lui-même absurde<br />

; et alors, au nom du cri de la nature et du bon<br />

s<strong>en</strong>s du g<strong>en</strong>re humain, il donna le premier l'exemple,<br />

et retourna la conséqu<strong>en</strong>ce contre le principe 1 .<br />

Cette conversion, fruit du plus élém<strong>en</strong>taire bon s<strong>en</strong>s,<br />

Kant ne l'imitera que de fort loin. Après avoir, par sa<br />

critique impitoyable, établi l'impuissance absolue des<br />

s<strong>en</strong>s, et par suite de la « raison pure », à connaître<br />

quoi que ce soit des formes du monde extérieur, il permettra<br />

du moins à la « raison pratique » de faire un<br />

acte de foi aveugle <strong>en</strong> son exist<strong>en</strong>ce, et d'y croire,<br />

comme à un « postulat » que la vie morale et pratique<br />

nous impose impérieusem<strong>en</strong>t, et dans la mesure<br />

où elle nous l'impose pour vivre moralem<strong>en</strong>t, — car<br />

nous avons besoin de croire à certaines vérités pour<br />

pratiquer le devoir.<br />

Mais il est clair que cette concession est très insuffisante,<br />

même à la vie pratique, qui demande beaucoup<br />

plus, et qu'elle n'aurait nullem<strong>en</strong>t satisfait <strong>Thomas</strong><br />

Reid. A quoi bon accorder au monde une exist<strong>en</strong>ce<br />

toute nue et mystérieuse, si tous ses modes d'exist<strong>en</strong>ce<br />

sont à jamais inconnus et inconnaissables ? Si je ne puis<br />

connaître des objets de ma t<strong>en</strong>dresse, de mon père, de<br />

ma mère, de mes <strong>en</strong>fants, ni la figure véritable, ni les<br />

traits, ni la voix, ni les gestes, pas même s'ils ont une<br />

figure, des traits, une voix, des gestes, à quoi bon affirmer<br />

l'exist<strong>en</strong>ce de ces X mystérieux et inconnaissables,<br />

et comm<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t-ils demeurer l'objet de ma t<strong>en</strong>dresse,<br />

alors qu'ils ont cessé d'être l'objet de ma connaissance<br />

? On ne peut aimer que ce que l'on connaît,<br />

1. Dugald-Stewart, cité par Garnier, II, p. 26.<br />

Concessioninsuffisante<br />

de Kant.

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