Facultatea de Istorie - Universitatea Alexandru Ioan Cuza

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Lucreţiu MIHAILESCU-BÎRLIBA
possédait. Quant aux ornamenta, J.-M. Serrano-Delgado prouve qu‘ils ne
sont pas forcément „réservés“ aux affranchis 161 ; les ornamenta sont toujours
donnés à des personnes extérieures du rang. Il offre de nombreux exemples
d’ingenui qui possèdent ces insignes 162 et conclut que les affranchis sont
vraiment peu nombreux par rapport à la multitude des textes concernant les
ornamenta dans l’Empire 163 . En Dacie, nous n’avons trouvé que deux
exemples d‘affranchis augustaux qui reçoivent les insignes décurionaux, donc
la province ne s’écarte pas de la règle générale. Il faut aussi observer qu‘en
Dacie, il n‘y a aucun sévir. La Dacie a été province romaine à partir de 106,
donc le culte impérial a fonctionné ici dans la période où les formules de
seuir et d‘augustalis étaient les mêmes du point de vue du contenu, comme
l’a montré R. Duthoy 164 . C‘est pourquoi nous pensons qu‘ainsi s‘explique la
présence exclusive en Dacie des augustaux et l‘absence totale des sévirs. En
Belgique, par exemple, il ne s‘agit que des sévirs 165 .
Conclusions
Nous observons donc que les affranchis détiennent des charges qui
supposent une certaine aisance, comme le sévirat et l’augustalité. L‘augustalité
et le sévirat représentent, par conséquent, une forme de mobilité chez
les affranchis privés. Il est vrai que leur statut juridique n’est pas transformé
par l’exercice de cette charge, mais cet exercice confère aux affranchis
privés une place plus importante dans la société que celle des affranchis
non-augustaux. La comparaison avec les Espagnes est édifiante: comme J.-
M. Serrano-Delgado a observé, les affranchis y constituent encore davantage
la majorité des augustaux 166 . Il y a également un pourcentage non négligeable
d’incerti, mais leur onomastique grecque conduit Serrano-Delgado à supposer
que, dans la plupart des cas, il s‘agit toujours des affranchis 167 . Sur ce point–
161 J.-M. Serrano- Delgado, Consideraciones acerca de los ornamenta municipales
con especial referencia a los libertos, in A. Chastagnol, S. Demougin, Cl. Lepelley (éds.),
Splendidissima civitas. Études d’histoire romaine en honneur à François Jacques, Paris,
1996, 260.
162 Ibidem, 261-262.
163 Ibidem, 267.
164 R. Duthoy, op. cit. (note 97), 1288-1290.
165 L. Lazzaro, Esclaves et affranchis en Belgique et en Germanies romaines,
Paris, 1993, 247.
166 J.-M. Serrano-Delgado, Status y promoción social de los libertos en la España
romana, Seville, 1988, 98 sqq.
167 Ibidem, 100-102.