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20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

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306 Cristina Ionentre la science et l’action passe, d’abord, par une reconnaissance descontraintes et des déterminismes qui pèsent sur l’action, et ensuite, parune analyse prévisionnelle qui vise à réduire l’incertitude du futur. Cetteposition distingue Joffre Dumazedier d’une sociologie trop attachée audévoilement des déterminismes et des relations de pouvoir qui sous-tendentle partage social de la culture: «Pour les sociologues, c’est l’habitus,c’est la domination: c’est toujours négatif. Je ne sais pas pourquoi, lessociologues sont des humoristes tristes. Ils ne voient que le côté noir deschoses, qui existe bien sûr, mais ils ne sont pas tellement intéressés par larelation dialectique vivante qui est constante entre les éléments qui freinentle développement et les forces qui le poussent.» Mais elle le distingueaussi d’une sociologie à usage commercial: «La sociologie, maintenant, estremplacée par des instituts de sondage commerciaux. C’est utile peut-êtrepour les élections ou pour le commerce, mais par rapport au projet d’unevéritable alliance entre les sciences sociales et l’action sociale, ce n’estpas grand-chose». Ces chercheurs engagés développent leur activité entre,d’une part, les militants de l’action culturelle, et d’autre part, les décideurspolitiques. Leur attitude se traduit par l’acceptation d’une recherche intégréeaux organismes de décision, capable de formuler des problématiques quiintéressent les hommes d’action et non uniquement les chercheurs. Ellese traduit également par une importation des méthodes des sciencessociales dans l’action culturelle. Ce geste refuse de passer sous silence lescontraintes sociales qui jouent dans les rapports à la culture, souvent malaccueillies par les militants, mais combine fermement «observation desdéterminismes» et «action contre les déterminismes». 3La sociologie est ainsi arrivée à occuper une place d’exception dansles débats sur la relation qui unit la bibliothèque à ses publics. C’est dansles années 50-60 qu’elle fait son apparition dans la profession grâce à laconjonction d’une action militante qui vise à pousser la lecture publiquesur le devant de la scène et d’un souci de démocratisation qui commence àdisposer de ses premiers leviers institutionnels. L’élargissement du publicdevient un enjeu politique et, à ce titre, la sociologie est appelée à apporteraux professionnels et aux pouvoirs publics à la fois des outils d’analyseet des modes de justification. 4 La volonté politique de démocratisationrecèle nécessairement le besoin de son évaluation, et la sociologie, d’abord3Tout ce paragraphe s’inspire d’un entretien que Joffre Dumazedier a accordé en1993 à la revue Politix: Sciences sociales et politiques culturelles. Entretien avec JoffreDumazedier et Augustin Girard. 1993. Politix, n° <strong>24</strong>, 57-77.4Pour le rapport entre études de public et politiques de public dans les institutionsculturelles, voir Sylvie Octobre <strong>20</strong>01, Publics, pratiques et usages des musées. In Jean-Michel Tobelem (dir.). Politique et musées. Paris: L’Harmattan, 341-374.

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