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20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

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La littérature roumaine d’expression grecque 37depuis Constantinople par le truchement du clergé savant et de la hiérarchieecclésiastique, alors que l’hellénisme classique livresque provenait le plussouvent des presses de l’Occident. Ce qui signifie que les Roumains ontété exposés simultanément à la langue vernaculaire, celle des moines etdes marchands, et à la langue savante, celle de l’Église et de l’école. Onen veut pour preuve un remarque de l’écrivain Costache Negruzzi, né en1808, donc vers la fin de la période qui nous intéresse; dans un petit texteintitulé Cum am învăţat româneşte, il affirme: «Pe când uitasem că suntemRomâni şi că avem şi noi o limbă … pe când toata lumea se aruncase îndasii perispomeni … căci la şcoala publică se învăţa numai greceşte…»Negruzzi, jeune élève, récite alors à son père des vers de la tragédie Hécubed’Euripide, en grec ancien 6 .Il est donc évident que le public roumain scolarisé avait accès à lalittérature savante par le biais d’une acculturation en langue vivante, legrec parlé, tout comme les étudiants d’origine grecque nés et élevés dansles pays roumains.Car, si à l’époque on faisait la distinction entre le roméique, ou grecvulgaire, et la langue hellénique, la plupart des personnes scolariséespouvaient avec plus ou moins d’efforts accéder à cette dernière, c’est-àdirepasser de la langue vernaculaire, «limba romaica», «greceasca» ou«neogreaca», à la langue ancienne «limba elina».Sans éliminer complètement de notre propos les textes en langueancienne, comme ceux du philosophe Théophile Corydalée, très présentsdans l’aire culturelle roumaine 7 , nous devrions tout d’abord nous concentrersur la production en langue vulgaire, comme les Essais du Phanariotebucarestois Démètre Catargi 8 , en langue mixte, comme la cosmographie deChrysanthe Notaras, mais aussi en grec littéral, la koinè, comme les écritsdu voïvode Nicolas Mavrocordatos. J’ajouterais la langue archaïsanteprônée par l’Église, qui perpétue la tradition byzantine et patristique.Pour ce qui est des genres littéraires représentés, les éditions de Legrandet de Iorga nous ont fait découvrir la richesse du corpus épistolaire 9 .6Le texte de Negruzzi a été publié dans le Curier de ambe sexe, 1838, n o 22.7Voir Cléobule Tsourkas 1967, Les débuts de l’enseignement philosophique etde la libre pensée dans les Balkans, la vie et l’œuvre de Théophile Corydalée (1570-1646), Thessalonique: Institute for Balkan Studies. Voir aussi les éditions de Corydaléepar Constantin Noica (Bucarest, 1970 et 1972).8Δ. Κataρtζής Δοκίµιa, éd. C.Th. Dimaras, Athènes, Hermès, 1974.9Voir É. Legrand 1888, Épistolaire grec, ou Recueil de lettres adressées pour laplupart à Chrysanthe Notaras patriarche de Jérusalem par les princes de Valachie et deMoldavie, Paris: Maisonneuve et N. Iorga, Documents grecs dans la collection Hurmuzaki,vol. XIV/1, 2, 3.

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