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20-24 septembrie 2009 - Biblioteca Metropolitana Bucuresti

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Les bibliothèques françaises et leurs publics. Les prémices... 311pour les bibliothèques, mais également une catégorie sur laquelle lasociologie n’a pas de prise, et qui ne possède donc aucune vertu explicative.Telle est la position de Michel Bouvy, figure de proue des partisans de la«bibliothèque de secteur» au sein de l’ABF. Dans son compte rendu del’ouvrage d’Augustin Girard, Développement culturel (1982), après avoirrappelé ses réticences envers les ouvrages de sociologie qui, à ses yeux,véhiculent des évidences drapées dans un langage compliqué pour se donnerune apparence de sérieux, Michel Bouvy exprime son refus d’aligner lechoix politique de la culture comme valeur collective sur la description dela société, et de placer ainsi la sociologie avant la politique: «Je pense doncqu’en matière de développement culturel, le rôle de la société, à partir dumoment où elle a admis la culture comme quelque chose de nécessaire,est de procurer à chaque individu les moyens de développer ses dons etses facultés en multipliant et en diversifiant l’offre culturelle, en facilitantau maximum l’accès à ce qui est offert, en informant tout le monde queles possibilités existent. À chacun de choisir (ou de ne pas choisir) selonson tempérament.» 14 La sociologie ne peut rien pour le non-public, car ellene s’applique qu’à ce qui existe. Il est aussi absurde d’interroger les nonusagers à propos d’équipements qu’ils ne connaissent pas ou qui n’existentpas encore, que d’interroger les usagers à propos d’équipements qui nesont imaginables pour eux que sous leur forme actuelle: «Les sociologuesdiront: Faisons une enquête, un sondage. Et on a fait, peu, à vrai dire, desenquêtes et des sondages. Est-il exagéré de penser qu’ils n’ont pas apportégrand-chose? Cette manie de questionner les gens à tort et à travers, surquelque chose qu’ils ne connaissent pas ou, ce qui est plus grave, qu’ilsconnaissent mal, par exemple parce qu’ils n’ont sous les yeux qu’unreprésentant imparfait, oh combien! de ce sur quoi on les questionne, cettemanie a un côté agaçant». 15 Il est donc illusoire de croire que la solutionà la non fréquentation des bibliothèques publiques se trouve du côté deslecteurs. C’est du côté de l’offre (de collections, de bâtiments, de services)qu’on doit la chercher: «[…] pour l’instant [nous sommes en 1969], etencore pour longtemps en France, les problèmes essentiels ne se trouventpas du côté du lecteur, comme on aurait trop tendance à nous le faire croire,comme pour excuser la faiblesse de nos établissements, mais du côté desbibliothèques publiques elles-mêmes, incapables de satisfaire des besoinsqui ne demandent qu’à s’exprimer comme le montrent quelques expériences14Michel Bouvy 1983, Développement culturel. Dans: Médiathèques publiques,n° 65-66, janvier-juin, 65-66.15Michel Bouvy 1969, Lecteurs et non-lecteurs. Dans: Lecture et bibliothèques,n° 12, octobre-décembre, (ici, 39).

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